Bretagne
Des serristes bretons s'intéressent de plus en plus à la cogénération
La plus grande rentabilité des nouveaux contrats de rachat d'électricité font des émules, malgré l'absence d'aides régionales.
Anecdotiques encore en 2013, les projets de cogénération se développent aujourd'hui fortement en Bretagne. « Quatre ou cinq nouvelles installations vont entrer en fonctionnement cet hiver, indique Noël Le Corre, chargé d'affaires Energies renouvelables du pôle Eco-Environnement créé en 2012 par le Crédit Agricole de Bretagne pour répondre notamment aux projets de méthanisation et cogénération. Et nous étudions actuellement une vingtaine de dossiers qui pourraient aboutir en 2015 ou 2016. » Les projets concernent des serristes producteurs de tomates et/ou fraises dans le Finistère, les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine. Si quelques serristes étaient déjà équipés de cogénération, notamment Savéol, le coût du gaz dans cette région peu alimentée en gaz naturel et les anciens contrats de rachat de l'électricité avaient jusqu'ici limité le développement de la cogénération en Bretagne. « Jusqu'à présent, une installation de cogénération n'était rentable que pour des exploitations de plus de 4 ha, précise Noël Le Corre. Or la majorité des exploitations bretonnes ont une taille inférieure à 4 ha. Les nouveaux contrats de rachat de l'électricité mis en place fin 2013 rendent la cogénération rentable à partir de 2 à 2,5 ha. La possibilité depuis 2013 d'utiliser du gaz naturel liquéfié livré par camion rend aussi la cogénération accessible à des exploitations jusqu'alors non alimentées en gaz naturel. »
En Bretagne, les projets concernent des serristes producteurs de tomates et/ou de fraises.
Le développement de la cogénération chez les serristes bretons leur permettra une économie d'énergie de 4 à 8 €/m2 . La moyenne des installations devrait être de 2 mégawatts, pour un coût de 1,7 à 2 millions d'euros. Sur 2015 et 2016, 24 millions d'euros d'investissements sont ainsi prévus. Mais bien que le développement de la cogénération soit un point non négligeable dans une région qui ne produit que 8 % de sa consommation d'électricité, les projets ne peuvent pour l'instant pas profiter des aides régionales dont bénéficient par exemple les projets de méthanisation.