Réunion au ministère de l’Agriculture
Des résultats mi-figue mi-raisin
Les professionnels de la filière étaient convoqués hier au ministère de l’Agriculture pour une réunion d’urgence. L’objectif de Bruno Le Maire était de tenter d’apaiser la filière suite à l’annonce de demande de Bruxelles de remboursement des plans conjoncturels.
A l’issue d’une réunion avec les professionnels, le ministre a annoncé le lancement d’une expertise « pour savoir qui a réellement bénéficié de cette aide, dans quel cadre et lesquelles sont susceptibles d’être illégales ». « Si nos réactions sont mitigées, explique François Lafitte, ce point est un élément positif. Bruno Le Maire nous a confirmé qu’après un entretien avec Mariann Fisher Boel, un délai serait accordé à la France pour procéder à une expertise. J’ai le sentiment d’une évolution, car nous ne sommes plus dans une phase d’exécution. La crainte des OP étaient de recevoir dès le mois prochain des demandes indues de remboursement et sur ce point nous avons été entendus par Bruno Le Maire. Mais sur le fonds, rien n’est réglé. C’est un problème à hauts risques mais nous n’en sommes pas responsables et nous n’accepterons pas de payer. » Bruno Dupont, pour sa part, campe sur ses positions : « Le principal pour nous, c’est que les producteurs n’aient pas à débourser le moindre centime, surtout dans l’état actuel. » Un argument repris par Jean Bernard Bayard, représentant de la FNSEA. André Bouchut, Confédération nationale, considère pour sa part que « c’était une réunion gentillette, pavée de bonnes intentions mais sans annonces concrètes. De plus, nous continuerons à nous opposer au remboursement. Il n’est pas question que les producteurs paient. Ce n’est pas négociable. » L’autre volet de la réunion a porté sur la mise en place de mesures conjoncturelles dont le montant n’a pas été dévoilé. Il comportera des mesures d’allègement de cotisations sociales, d’intérêts d’emprunts, d’assurance-crédit. Une nouvelle réunion avec les professionnels est prévue demain : « Bruno Le Maire a pris conscience de l’ampleur de la crise, ajoute François Lafitte, et de la nécessité d’un plan d’urgence. Il nous a demandé un délai de deux jours pour son chiffrage et vraisemblablement pour vérifier avec son cabinet l’euro compatibilité de ces aides. » Par ailleurs, la production a obtenu un week-end supplémentaire de vente au déballage et Bruno Le Maire a confirmé la tenue en septembre d’un séminaire de réflexion avec l’ensemble des opérateurs sur les problèmes de compétitivité de la filière fruits et légumes française.