Grenelle de l’environnement
Des produits phytosanitaires sur la sellette
Une dizaine de molécules autorisées par l’Union européenne ou en passe de l’être pose problème et devrait accentuer la distorsion de concurrence.
Les conclusions du Grenelle de l’environnement sur le plan agricole stipulaient : « Dans l’immédiat un coup d’arrêt doit être donné à l’emploi immodéré des intrants les plus nocifs, et des objectifs de réduction de l’usage et des volumes doivent être discutés, puis mis en œuvre dans les délais les plus courts possibles. » Chose dite, chose faite. Actuellement circulent trois listes de produits phytosanitaires que les filières agricoles sont en train d’examinées. Au total, elles comprennent 53 substances actives, dont 47 qui étaient déjà évoquées dans le cadre du plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides 2006-2009. La première liste concerne des substances dont l’interdiction serait effective fin 2008, la seconde en 2010 et la troisième affecte des molécules pour lequel l’objectif est une réduction de 50 % des volumes d’utilisation d’ici dix ans. Parmi ces 57 produits sur la sellette, 39 d’entre eux sont déjà interdits ou sur le point de l’être suite aux décisions de Bruxelles. Ce qui pose sans doute problème, ce sont la dizaine de molécules qui sont autorisées par l’Union européenne ou en passe de l’être. Ainsi des molécules en cours de réévaluation par les experts de l’Union Européenne ont reçu un avis favorable pour être inscrite à l’annexe 1 (la seule liste correspondant aux substances actives autorisées en Europe). Mais la France devrait décider d’en interdire ou en limiter l’utilisation. Un pas de plus dans la distorsion de concurrence au sein de l’Union européenne.