UNPT
Des producteurs à la recherche de la stabilité du marché
Le secteur de la pomme de terre est également touché par la volatilité des marchés. En frais, le prix de l’Agatha est ainsi passé de 85 €/tonne à plus de 300 €/tonne en une année.
Jusqu’à présent, lorsqu’on parle de volatilité des prix alimentaires, chacun pense aux céréales. Mais le cas de la pomme de terre est tout aussi éclairant. A l’occasion du congrès de l’UNPT*, qui se tenait la semaine dernière à Paris, son président Patrick Trillon a délibèrement mis un coup de projecteur sur cette situation : « le prix de la pomme de terre industrielle (…) était au 22 janvier 2010, à 69 €/t. Aujourd’hui, nous sommes à 250 €/tonne ». Même situation pour le frais où une variété comme l’Agatha était à 85 €/t et se vend aujourd’hui à plus de 300 €/tonne. L’explication est toute simple : baisse de la production en Europe de l’Ouest et forte augmentation de la demande en Russie et en Ukraine. « Au final, le décalage est de l’ordre de 10 millions de tonnes sur un total de 120 millions. Ce décalage de 10 % nous remet sur un schéma viable et durable » a constaté Patrick Trillon. Mais, pour retrouver de la lisibilité, le producteur a besoin de stabilité. Cela passe d’abord par « le jeu des acteurs privés ». «Nous devons mieux nous organiser, avoir un vrai dialogue, un vrai partenariat au sein de la filière ». « Vive l’interprofession » ajoute le président de l’UNPT… Ce partenariat passe notamment par la contractualisation. L’UNPT y est favorable, et plutôt dans le cadre interprofessionnel : « j’aimerais que le dialogue interprofessionnel débouche sur la mise en place d’accords et que toute transaction sur le territoire français fasse l’objet d’un contrat préalable » précise Patrick Trillon. Il souhaite travailler sur un accord avec la grande distribution pour que chaque enseigne s’engage sur un niveau de contractualisation en volume. Cela passe aussi par un engagement de l’Etat pour la construction d’indicateurs de marché fiables pour quelques variétés phares à partir desquels les différentes parties pourront se positionner. Mais en cas d’échec au sein de l’interprofession, l’UNPT précise qu’elle n’hésitera pas de demander à l’Etat de sortir un décret.
* : union nationale des producteurs de pommes de terre