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FRUIT LOGISTICA - Développement
Des potagers au cœur du désert

Offrir aux populations des zones tropicales de quoi cultiver leurs propres légumes : tel est le défi relevé par JTS Semences depuis cinq ans.

L’enjeu de l’alimentation dans les zones les moins favorisées du globe se fait de plus en plus pressant. Depuis cinq ans, une société française, JTS Semences, dissémine dans des pays comme le Niger, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, son concept de “Jardin tropical amélioré” (JTA). Ce dernier permet aux populations concernées de cultiver les ressources vivrières dont elles ont besoin pour s’alimenter mais aussi de reconquérir des pratiques culturales souvent disparues. « Le concept a été créé en 2006 par Jean-Marie Cordier, spécialiste des semences tropicales à l’Inra et fondateur de JTS Semences, explique Laurent Colas, directeur général de la société. L’idée était de permettre aux populations de cultiver des légumes variés tout au long de l’année au lieu de quatre à cinq mois. Par la suite, nous avons dû positionner aussi le concept vers le suivi et la formation. Pour certaines populations, c’est une révolution culturelle : dans les pays d’Afrique subsaharienne, comme en Europe, d’une génération à l’autre, il y a eu perte du savoir-faire du travail de la terre. » L’offre JTA comprend les semences adaptées, les accessoires pour la gestion de l’eau (goutte à goutte, rétenteur d’eau, arrosoir à pomme fine), les outils (contour de bâches, voiles de cultures, engrais, pelle, bêche…), ainsi qu’un livret conseil d’implantation et de gestion. L’ingénierie et la maîtrise d’œuvre (planification, conseil) sont aussi assurées par l’équipe de JTS Semences.

Des jardins adaptés aux populations locales
Ces jardins peuvent ainsi produire de 750 kg à 1 t de légumes frais par an, soit les besoins d’une famille de dix personnes. Ils sont adaptés aux modes de travail manuel locaux et peuvent être implantés aussi bien à titre familial que professionnel. « Nous sommes une petite équipe et il a bien fallu identifier une zone précise afin d’être impactant. Nous avons choisi l’Afrique de l’Ouest, la région du Sahel, précise Laurent Colas. Afin de toucher les populations locales, nous installons dans un pays une filiale de JTS Semences, ce qui permet de disposer d’intrants de qualité toute l’année, d’assurer la formation et le suivi sur place, d’entretenir les relations avec les populations et, de plus en plus, avec les autorités. Nous avons quatre types de clients : les ONG et associations, les investisseurs privés, les institutionnels (gouvernements, Organisation des Nations unies) et les entreprises de microcrédit. Nous disposons ainsi d’un réseau sur toute la zone comprise entre les tropiques du Cancer et du Capricorne et cela autour du monde. » Ce qui a permis au JTA de récemment s’implanter sur le Maghreb et le Proche-Orient : « Notre travail sur les pays du pourtour méditerranéen est une évolution de notre méthodologie et s’inscrit plus dans des plans nationaux comme Maroc Vert. Comme il s’agit ici d’une agriculture méditerranéenne et non tropicale, cela n’est pas stratégique pour nous. Des JTA sont implantés au Sud Maroc, en Algérie et en Egypte dans une zone rencontrant de fort problème d’eau et où le JTA apporte une vraie plus-value. Des expériences, portées par des industriels locaux, sont aussi menées au Laos ou en Thaïlande. Nous avons enfin un projet spécifique visant à installer des JTA en carré sur les toits des favelas au Brésil. » De plus, JTS Semences a collaboré avec Pro-Natura International au développement du “Super Potager” qui allie ses techniques à celles proposées par l’ONG (charbon vert Biochar), à l’intention des familles haïtiennes touchées par le tremblement de terre de janvier 2010.
Cette année, JTS Semences espère pouvoir ouvrir un centre de formation pour l’exploitation du JTA et la formation en agriculture tropicale.

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