« Parmi les moyens de lutte contre la mouche de l’olive, l’argile a constitué un progrès important ces 15 dernières années. Toutefois, le rôle des prédateurs et des parasitoïdes naturels (micro-guêpes) n’est pas à négliger. Plusieurs parasitoïdes de la famille des Eupelmus pondent dans les larves ou pupes de la mouche de l’olive. Mais ils s’attaquent aussi à d’autres ravageurs de plantes naturellement présentes dans les oliveraies. Ainsi, Eupelmus urozonus est connu depuis plusieurs années pour parasiter une mouche spécifique qui crée des galles sous les inflorescences de l’inule visqueuse (Dittrichia viscosa) mais dans des conditions climatiques précises. Depuis peu, il a été prouvé par l’Inra et le Cirad que d’autres parasitoïdes de la mouche de l’olive s’attaquent aussi à des ravageurs de la laitue des vignes Lactuca viminea, de l’asphodèle rameux Asphodelus ramosus et de la molène à feuilles sinueuses Verbascum sinuatum. Ces plantes se trouvaient très fréquemment dans les oliveraies, avant qu’elles ne soient arrachées, considérées comme des mauvaises herbes. Une réintroduction de ces espèces dans les oliveraies peut permettre d’installer durablement ces auxiliaires de la mouche de l’olive, ces plantes leur servant de relais écologique. Leur effet comme plante hôte des espèces d’Eupelmus sera d’autant plus important que les pieds seront nombreux et à proximité des arbres. Comme ce sont les fleurs qui abritent les mouches parasitées, les pieds adultes ne doivent pas être fauchés. Les graines sont à récupérer soi-même sur des plants sauvages en attendant d’avoir des plants disponibles dans le commerce (travail en cours). Une condition indispensable de réussite de ces installations d’auxiliaires est la baisse du nombre d’insecticides à large spectre comme le Spinosad. »