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Des modèles pour piloter la protection

Les modèles d’évaluation du développement des bio-agresseurs ont été parmi les premiers OAD utilisés et ils sont largement diffusés. La gamme existante est loin de couvrir tous les besoins de la filière.

Les modèles prédictifs du développement des maladies et ravageurs sont les Outils d’aide à la décision (OAD) parmi les plus utilisés. Ils ont pour objectif de prévoir les pics de population selon les conditions météorologiques locales et donc de positionner les traitements phytosanitaires. Au total, ce sont environ 34 modèles qui sont utilisés pour l’élaboration des bulletins de santé du végétal. « Une douzaine d’entre eux est disponible sur le site Inoki du Ctifl. Nous avons une quarantaine de modèles, ceux qui sont visibles ont passé toutes les étapes de validation », précise Jérôme Vibert, responsable modèles maladies et ravageurs au Ctifl. Trois sont d’ailleurs en cours de validation. Mais tous n’aboutissent pas car certains restent à l’état de recherche, d’autres ne trouvent pas une utilisation sur le terrain faute de produit de traitements pour contrôler la maladie modélisée.

C’est le cas de celui de Xanthomonas sur pêchers. Des modèles sont aussi construits au niveau régional sur des données simples, comme la somme de degrés jour pour le modèle puceron de l’endive utilisé dans les Hauts-de-France.

Certaines régions utilisent également des modèles existants dans d’autres pays comme celui sur la tavelure du pommier RIMpro ou ceux des mouches de l’oignon, de la carotte et du chou.

Adapter les modèles aux changements climatiques

La gamme proposée ne supplée pas à l’ensemble des besoins de la filière. « Nous aurions besoin d’avoir des modèles sur les gloeosporioses et les pucerons sur pommier », a témoigné Claude Coureau, responsable technique Ctifl/La Moinière, lors d’une journée sur les OAD organisée par le GIS Fruits. Les demandes fusent : pou de San José, cloque du pêcher, monilioses des fruitiers, cératite en arboriculture. Botrytis sur tomate, puceron de l’endive, oïdium du melon sont quelques-uns de ceux demandés en maraîchage. Un des autres challenges est d’adapter ces modèles aux changements climatiques. « Comme pour le carpocapse du pommier, les modèles sont forcément conçus à partir d’ancien jeux de données, avoue l’informaticien. Pour le moment, l’utilisation de deux modèles permet une validation croisée de leurs sorties ». Pour le modèle tavelure de la Direction générale de l’alimentation, un module prenant en compte l’évolution hivernale de ce pathogène est en cours de test. « Dans le cadre du réchauffement climatique les modules hivernaux sont importants car en cas d’hiver doux il peut y avoir une grande influence sur le résultats de simulation », précise Jérôme Vibert. Des besoins apparaissent aussi avec les ravageurs émergents. « Mais la conception de modèles pour ces espèces est alors différente, leur objectif est plutôt de prédire où ces ravageurs vont s’installer et dans quels délais ».

A SAVOIR

Estimer les besoins en froid

D’autres modèles existent pour estimer les besoins en froid. « Le plus utilisé est celui sur fraise pour prévoir la fermeture des abris pour se positionner sur le marché le plus tôt possible », relate Jérôme Vibert. Mais deux autres sont disponibles sur fruits à noyaux et fruits à pépins.

Un modèle contre le sclérotinia sur haricots

Nouveau né parmi les modèles, l’outil ScanBean mis au point par la société Syngenta et Unilet permet d’ajuster les interventions fongicides sur haricots contre la sclérotiniose. Ce modèle agroclimatique prend en compte des données climatiques et agronomiques. « A partir des données météo, issues d’un réseau de stations, le risque climatique simule le développement du sclérotinia dans le sol et la projection des ascospores du champignon sur les pétales de haricots », explique Brigitte Hopquin, d’Unilet. Le risque agronomique intègre l’historique cultural de la parcelle sur neuf ans, la nature du sol, la date de semis, la variété, le type de haricot et la biomasse des plantes en début de floraison. « En combinant ces deux modélisations, ScanBean définit un seuil de déclenchement des traitements phytosanitaires », continue la spécialiste. Il permet aussi de simuler les traitements phytosanitaires et l’irrigation pour aider à optimiser les dates d’interventions. Le modèle précise uniquement les dates d’interventions idéales mais n’indique pas le niveau de protection fongique à apporter Ce modèle ne prévoit pas non plus le niveau de dégâts à la récolte. L’outil a pour le moment été paramétré pour les conditions climatiques de Bretagne, Centre-Val de Loire et Hauts-de-France. Il est en cours de paramétrage dans le Sud-ouest. ScanBean est commercialisé par la société Syngenta Agro.

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