Bouches-du-Rhône
Des mesures d’urgence doivent être prises pour les exploitants des Bouches-du-Rhône
Des études réalisées par différentes sources confirment des pertes de chiffre d’affaires allant de 50 à 100 000 euros par exploitation dans les Bouches-du-Rhône.
Près de 85 132 300 €, c’est l’estimation des pertes de chiffre d’affaires depuis le début 2009 des exploitations agricoles des Bouches-du-Rhône, réalisé par la Chambre d’agriculture du département. L’étude a pris en compte huit produits dominants (aubergines, courgette, melon, tomate, pêches/nectarines, poires, pommes et abricots), mais ne comptabilise le commerce de la pomme que jusqu’au 31 août, le déroulement de la campagne pouvant porter les pertes à plus de 100 M€ d’ici à la fin de l’année. Les calculs ont été réalisés à partir de différentes sources comme le SNM, le DDA et la DRAF, les centres de gestion et les références technico-économiques établies pour le département. Au final, le compteur indique - 21 M€ pour la tomate hors sol, - 15 M€ pour le début de campagne pomme, - 12 M€ pour la pêche, - 8 M€ pour la tomate en sol sous abri, - 5 M€ pour l’abricot, - 4,9 M€ pour le melon, etc., soit entre 50 et 100 000 € de pertes par exploitation. « Ces résultats dépassent l’entendement de par l’énormité des chiffres », a souligné André Boulard, président de la Chambre d’agriculture 13. Et s’adressant au secrétaire général de la Préfecture du département : « Lors de sa venue en Vaucluse, le ministre de l’Agriculture a souhaité disposer de bilans chiffrés. Nous espérons donc que ce document parvienne au ministère pour être pris en compte lors des discussions futures, voire arrive sur le bureau du Président de la République. »
Les chiffres présentés à l’occasion de la session d’automne de la chambre ont été largement commentés par l’assistance. « Pourquoi faire une table ronde sur la compétitivité, alors que nous connaissons parfaitement les raisons du manque de compétitivité de nos exploitations ? Ce n’est pas une réponse au vu de l’ampleur de la crise. » C’est pourtant derrière d’hypothétiques résultats de la table ronde du 22 septembre qu’élus et personnels d’Etat se retranchent. « Sans préjuger des conclusions de cette table ronde, nous sommes dans l’attente de l’annonce de dispositifs complémentaires pour la filière fruits et légumes et le département des Bouches-du-Rhône en particulier », a indiqué un participant. Il est vrai que la part des 13 M€ attribuée au département des Bouches-du-Rhône représente 1/100e des pertes chiffrées par la Chambre d’agriculture, d’où la demande de dix mesures d’urgence pour soutenir les exploitations les plus affaiblies.