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Fruits et légumes moches
Des “Gueules cassées” moins casse-tête

Les producteurs peuvent désormais vendre leurs produits “moches” déclassés en direct sous l'étiquette “Gueules cassées” et les proposer à l'export.

Le collectif “gueules cassées”, né courant 2014, pour éviter le gaspillage en favorisant la vente de produits déclassés change de fonctionnement. Jusque-là, la société Sols et fruit servait d'intermédiaire entre les producteurs et la distribution. Sols et Fruits achetait aux agriculteurs les fruits et légumes moins conformes à l'esthétique parfaite demandée par la distribution et les revendait à la GMS. Désormais les agriculteurs pourront vendre leur production en direct. Comment ? En achetant les étiquettes à Sols et fruits et en commercialisant leurs produits eux-mêmes.

La première expérience suivant ce dispositif a eu lieu récemment dans le Vaucluse. Les producteurs du groupement Vent du Sud à Carpentras ont choisi cette solution pour éviter de perdre totalement leurs melons déclassés à cause de quelques taches. Chaque fruit est vendu sous filet afin d'éviter de les confondre, en caisse par exemple, avec les autres melons. Le filet permet aussi d'accrocher la fameuse étiquette à la pomme édentée désormais reconnaissable par les consommateurs.

« Cette méthode évite aux producteurs un intermédiaire », précise Nicolas Chabanne, initiateur des “Gueules cassées”. Néanmoins l'étiquette coûte quelques centimes d'euro pièce (entre 0, 25 et 0,5 € selon nos informations). Pour rappel, les fruits et légumes “Gueules cassées” sont vendus 30 % moins cher que leurs équivalents jugés plus esthétiques par les distributeurs. « Cette simplification permet également aux distributeurs d'inviter directement leurs partenaires habituels à leur proposer des «Gueules Cassées», explique Nicolas Chabanne, qui précise que « Monoprix, Franprix et certaines centrales E.Leclerc le font déjà ». Ne plus commercialiser les fruits et légumes va permettre au collectif « Gueules Cassées », de déployer leur initiative sur des produits transformés comme c'est déjà le cas pour des camemberts au lait cru n'ayant pas obtenu l'AOP qu'ils visaient et des céréales.

Possibilité de vendre à l'export

Cela va aussi permettre à l'opération de s'exporter. La Belgique accepte désormais des produits déclassés venant de France affichant le sympathique logo. L'initiative est en cours de déploiement en Allemagne et aux Etats-Unis.

Certains opérateurs de la filière ne sont pas favorables à de telles opérations. Elles peuvent certes entraîner quelques dérives de la part de la grande distribution et entraîne une vente de fruits et légumes encore moins chers. Mais que vaut-il mieux : qu'un producteur jette une partie de sa production ou qu'il en récupère quelques deniers ? Laissons au producteur le choix de décider.

N'est-il pas temps non plus d'aider le consommateur à changer d'optique et de faire entrer dans les mœurs que même avec des petits défauts physiques, les fruits et légumes peuvent être tout aussi bons ?

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