Des fonds d'investissements pour soutenir le fruit français
A Lyon, les producteurs de fruits, inquiets pour l'avenir du verger français, ont appréhendé les pistes d'avenir pour leur profession.
Labeliance Agri a permis une levée de fonds de 2,7 M€. L'objectif est d'atteindre les 20 M€ d'ici la fin de l'année.
Alors que l'avenir du verger français soulève de nombreuses questions, le congrès de la FNPF des 30 et 31 janvier à Lyon a été de haute tenue. Les sujets d'actualité n'ont pas manqué : campagnes difficiles, vergers en retrait, pression sur les exploitations (coût de main-d'œuvre, législation...). Mais, la Fédération s'est voulue proactive et présenté des outils susceptibles de redynamiser la filière, tant au niveau technique qu'économique. Parmi les sujets, le dossier de la rénovation des vergers a été très débattu. Le projet jugé positif pour l'arboriculture avec une enveloppe de 4,35 M€ et la simplification des procédures. Les Régions apparaissent comme pivot central du dossier : appelées à gérer des fonds structurels européens, dont le Feader, (loi de décentralisation de 2013), elles pourront intervenir pour abonder les autres subventions, pour la période 2015-2021. La priorité sera à la rénovation mais « il existe de la place pour son augmentation à terme », a souligné Luc Barbier, président de la FNPF. Dans ce contexte, l'intervention de Michel Grégoire, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes, a plu : il a regretté que l'environnement ait pris le pas sur la productivité de l'agriculture. « La réalité, c'est l'économie, et les emplois qui en découlent », a-t-il martelé. D'économie, il en fut largement question avec les retours d'expériences d'autres secteurs (textile, bâtiment) qui ont montré que les préoccupations étaient partagées (travailleurs déportés, réglementation trop lourde, coût de la main-d'œuvre...). Côté financier, Gérald Evin, président de Labeliance Invest, a présenté un nouveau fonds d'investissement, Labe-liance Agri, dédié à la filière agricole. Avec une première levée de fonds de 2,7 M€, il intervient sur cinq points : la relève générationnelle, l'agrandissement des exploitations, le foncier, la modernisation et la diversification. L'objectif 2014 est d'atteindre 20 M€. Similairement, le pôle de compétitivité Terralia a annoncé la prochaine mise en place d'un fonds concernant le Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Paca pour les PME régionales. Dans son discours de clôture, le président de la FNPF a lancé un appel à Légumes de France, la Gefel, Felcoop à réfléchir de concert sur une stratégie commune pour définir l'avenir, et pointer la direction à suivre. Les deux jours du congrès 2014 auront offert des pistes intéressantes dans cette optique.