Les femmes dans la filière
Des femmes d'exception

Place aux chiffres ! La Journée de la femme, le 8 mars, est l'occasion de faire un bilan sur la place de la femme dans le milieu professionnel. Selon les rapports et analyses fournis par le ministère du Travail et Dares (Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques), les femmes occupent désormais 48 % de l'emploi (42 % en 1983). De plus, une baisse de la ségrégation professionnelle s'opère depuis trente ans. Des métiers réputés très féminins se masculinisent et vice versa.
Moins de femmes en agriculture mais plus dans l'agroalimentaire
Des métiers qui étaient plutôt mixtes sont devenus à dominance masculine, comme les agriculteurs, « du fait du déclin dans le secteur rural des emplois d'aides familiaux surtout féminins. La part des conjointes des agriculteurs a diminué dans les exploitations, les femmes exerçant plus fréquemment un autre métier » (Dares, décembre 2013). La part des femmes s'élève à 27 % des agriculteurs en 2011 (37 % en 1983) et elle est de 23 % parmi les jardiniers, maraîchers, viticulteurs (contre 26 %).
En revanche, la proportion est en croissance pour les cadres transport logistique (de 7 à 23 %), les techniciens et cadres de l'agriculture (de 6 à 25 %) et les cadres commerciaux et technico-commerciaux (de 11 à 30 %). L'agronomie s'est féminisée en parallèle des cursus d'enseignement supérieurs (école d'ingénieurs, etc.). Les femmes sont prédominantes dans le commerce de détail fruits et légumes-épicerie (57 %).
Dans l'agroalimentaire, selon l'Ania, les femmes représentent 37 % des salariés : elles forment près de la moitié des effectifs dans la transformation de fruits et légumes. Disparité aussi dans les métiers, certains étant très féminisés comme ceux du marketing (60 %) ou de la qualité (60 %). Les métiers de la recherche et du développement comptent 47 % de femmes. En production (fabrication et conditionnement), la part des femmes s'est développée (de 35 % en 2009 à 37 % en 2012). L'automatisation du conditionnement, qui induit une réduction de la pénibilité, renforce cette tendance.
Accéder aux responsabilités
Mais ces progrès ne doivent pas occulter les différences qui se maintiennent : parcours scolaires, écarts de salaires, articulation entre la vie personnelle et professionnelle… Côté parité et accès aux responsabilités, le ministère note qu'en politique, « le principe de parité peine à progresser en l'absence de contrainte légale ». En entreprise, un tiers des dirigeants sont des femmes, avec de fortes disparités : chez les auto-entrepreneurs elles sont 40 %, mais seulement 25 % parmi les gérants de SARL ou 17 % chez les dirigeants salariés des sociétés.