Des consommateurs bien élevés

Une étude récente publiée dans la revue EUFIC (1) (Europeen Food Information Council) sur la consommation des f&l fait le point sur l’ensemble des facteurs qui déterminent cette dernière. Bien évidemment, ces facteurs sont susceptibles d’évoluer au cours de la vie. Cependant, quelques caractéristiques peuvent être mises en relief. L’âge, le sexe, le statut socio-économique ont une influence certaine. Chez les enfants et les adolescents la consommation décroît avec les années. Puis ce phénomène s’inverse à nouveau : les populations les plus âgées les apprécient davantage. Les femmes en sont plus friandes que les hommes. Nos habitudes alimentaires sont conditionnées économiquement (revenus) et socialement (niveau d’éducation). Les facteurs personnels et psychosociaux jouent aussi un rôle certain. L’estime de soi, les valeurs personnelles, le soin apporté au corps, une meilleure appréhension du rapport à la santé et le temps disponible pour cuisiner font la différence. La connaissance des valeurs nutritionnelles des f&l renforce la détermination à s’octroyer une alimentation saine et augmente dimension “plaisir” à manger des f&l. L’environnement social et notamment familial détermine enfin les choix et les comportements alimentaires. La prise de repas en commun, l’attention portée à l’éducation au goût des enfants permettent de construire des habitudes. Ainsi, les hommes célibataires par exemple consomment moins que les hommes vivant en couple. Le rôle des femmes – le toujours traditionnel partage des tâches ménagères – a une influence positive. Plus sensibles au problème de santé étendu à l’ensemble de la famille, plus directement prescriptrices puisqu’elles décident souvent des achats et cuisinent davantage que les hommes, elles influencent la consommation des f&l. Ce portrait en creux s’accompagne d’une réflexion sur l’offre. La disponibilité est un booster de consommation. Au niveau européen les pays les plus consommateurs sont également les plus producteurs. A Chypre par exemple la consommation de légumes est de 284 g par jour, tandis qu’en Norvège, elle tombe à 109 g. Plus généralement, la diversité de l’offre (sur les étalages – magasins, marchés – dans les cantines…) est impactante. Le choix suscite l’envie, autorise des expériences, permet de se construire une identité originale en matière de goût, alors que le manque ou la pauvreté de l’offre sont des freins à l’attractivité. Reste que la qualité est primordiale. Si le rapport des f&l à la santé fait l’objet de politiques propres à faire évoluer les comportements alimentaires, si des efforts majeurs portés à la diversité de l’offre (des produits frais comme des produits transformés), la valeur gustative est probablement la pierre angulaire. Au-delà des conditions de mise sur le marché, les conditions de conservation chez soi (température ambiante, réfrigérateur) et de consommation propre à chacun sont essentielles. Il s’agit là encore d’une question d’éducation.
(1) Source et données chiffrées : http://www.eufic.org/article/fr/expid/Consommation-fruits-legumes-Europ…