Produits d’import
Des consommateurs à reconquérir avant le regain d’offre
En dehors des fruits à pépins, le marché des fruits et des légumes est encore sous-approvisionné. En légumes, des animations et promotions seront utiles pour faire revenir les consommateurs.

Le raffermissement des prix des fruits d’hémisphère Sud s’est confirmé. L’attention des opérateurs est plus tournée vers la gestion des problèmes de qualité, surtout pour les origines sud-américaines. Toutefois, le Brésil, qui envisage d’exporter 120 000 t de pommes, annonce une meilleure qualité que l’an passé. Les ventes de Gala s’annoncent d’ailleurs meilleures que prévu.
Aux Etats-Unis, le marché de la noix reste extrêmement porteur. Les quantités exportées sont à des niveaux records depuis un an. Le cumul à fin février est de 311 000 t contre 204 000 t la campagne précédente (en équivalent de fruits en coque). Les ventes de cerneaux sont excellentes vers la Corée, le Japon, mais aussi l’Allemagne et l’Espagne. La demande de noix en coque est très forte en Chine et en Turquie. Les prix sont fermes mais la hausse est plus nette en cerneaux (entre 3,50 et 4 $ départ) qu’en fruits en l’état (1,4 à 1,5 $ départ).
Le Gharb plus inondé que le Souss
Au Maroc, la pluie ne fait pas que des heureux. Les professionnels du secteur des fruits et légumes du Souss sont même en colère et ils demandent des aides ! Déjà touchée par des pluies violentes l’an passé, la région du Gharb a vite été déclarée zone sinistrée. La plaine du Gharb est sévèrement touchée, avec, entre autres, des pertes de vergers d’agrumes. Le Gharb bénéficie aussi d’une des plus grosses enveloppes dans le cadre du plan Maroc vert.
Le Souss annonce des pertes similaires à celles du Gharb, soit un équivalent de 35 000 à 40 000 t d’agrumes. Mais toutes les cultures sont touchées. Toutefois, il semble difficile d’indemniser tous les producteurs. Ils bénéficient déjà d’un abattement fiscal avantageux alors que le pays a déjà doublé ses exportations de tomate en cinq ans.
En melon, la baisse des surfaces totales au Maroc est estimée à environ 400 ha, avec quelques abandons. On tomberait à moins de 1 500 ha contre 1 860 ha l’an passé, tous types confondus, dont environ 230 ha de Charentais jaunissant à maturité. La récolte sur Marrakech débute cette semaine sous serre, celle des petits tunnels le 10 avril.
Le retard de l’Espagne creusera un déficit de production entre la mi-mai et la mi-juin. Le plus gros de la production se situe dans la région de Cartagena et Murcie avec environ 1 000 ha. La plupart des producteurs ont un peu réduit les surfaces. Sur Almeria, les serristes qui s’intéressent à nouveau au melon se tournent plutôt vers le Piel de Sapo. Les ventes se développent en Europe, notamment en France, au détriment du Galia. Il reste un carré de producteurs de Cantaloup. Toutefois, les surfaces, tombées en dix ans à environ 200 ha contre 1 500 et plus, devraient peu progresser.
Dans les secteurs de pleine saison, les mauvais résultats obtenus en Galia risquent de faire à nouveau reculer les surfaces.