Bilan phyto arbo 2017
Des cerises à la suzukii
Malgré un hiver froid, les populations de D. suzukii ont explosé au printemps causant des dégâts dans tous les bassins de production sur les précoces et tardives.
Malgré un hiver froid, les populations de D. suzukii ont explosé au printemps causant des dégâts dans tous les bassins de production sur les précoces et tardives.
Le froid de l’hiver 2016-2017 a donné de l’espoir pour diminuer la pression de Drosophila suzukii. Mais ces espoirs n’ont pas été au rendez-vous dans tous les bassins de production. « En Languedoc-Roussillon, la pression Drosophila suzukii est particulièrement forte cette année, avec la conjonction de conditions climatiques favorables à l’insecte et d’une population importante et précoce », analyse Cyril Sevely en charge du Bulletin de santé du végétal du Languedoc-Roussillon. Même constat en Midi-Pyrénées. Les dégâts ont concerné tous les créneaux de maturité avec une amélioration en juin au moment des fortes chaleurs. « Les variétés précoces, toujours moins sévèrement attaquées ont connu des dégâts significatifs notamment sur Burlat même si dans les parcelles traitées, les dommages ont été contenus, relate Marie Dordolo de la Chambre d‘agriculture du Tarn-et-Garonne. Mais ils ont explosé à partir des variétés semi-tardives dans de nombreuses parcelles ». Ce ravageur a aussi connu des situations de reproduction favorable début mai en Paca. « Le risque d’attaque a été élevé tôt en saison, et notamment sur les variétés précoces, en lien avec les niveaux de populations très importants du début du printemps », rapporte Clémence Maillot du domaine expérimental La Tapy (Vaucluse).
Peu de dégâts des autres maladies et ravageurs
Le début des récoltes des variétés de saison est resté correct mais les dégâts se sont intensifiés rapidement dès la deuxième semaine de juin en Paca. « Par rapport à l’année dernière, la fin de saison (Belge tardive jusqu’à mi-juillet) se termine de manière correcte », continue l’expérimentatrice cerise. En effet sur ce créneau, les fortes températures et les faibles précipitations ont permis une diminution des populations de Drosophila suzukii. La dynamique de population a été la même en Rhône-Alpes, avec une pression moindre par rapport à 2016. « Au sein du réseau, le nombre de parcelles touchées est plus important qu’en 2016 mais le nombre de parcelles avec plus de 5 % de dégâts est plus faible que l’année passée », résume Manuela Dagba de la Fredon Rhône-Alpes. La période de forte chaleur fin juin a fait baisser la pression dans ce bassin de production. Les autres ravageurs n’ont pas été problématiques. La mouche de la cerise a causé quelques dégâts en Rhône-Alpes et Paca sur quelques parcelles. Les conditions très chaudes et sèches à l’approche des récoltes ont été peu favorables aux monilioses, coryneum et aux maladies bactériennes.
Marie Dordolo, Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne
"Des symptômes de cladosporiose
"En cerisier, des dégâts de cladosporiose ont été identifiés par analyse l’année dernière sur une parcelle de cerisier couverte en bâche et filets insect’proof contre Drosophila suzukii. La parcelle touchée l’an dernier ne l'a pas été cette année. Mais des symptômes ont été décelés sur d’autres parcelles couvertes de la même façon. Il est probable que ce type d’installation limite l’aération du verger et favorise d’autres types de maladies peu observées en conditions normales. Cependant sur les parcelles touchées, l’intensité maximale d’attaque notée n’a pas excédé 5 %".
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