Produits d’import
Des cas d’impayés se font jour du fait d’opérateurs russes et espagnols
La campagne actuelle est à un moment clé pour de nombreuses entreprises du bassin méditerranéen. Ce qui entraîne des fusions et des faillites.
L’activité en fruits d’hémisphère Sud est sans relief mais les prix tiennent à peu près. Les accidents de parcours de la prune sont habituels à cette période. L’offre de Larry Ann, Laetitia, Songold se chevauche souvent avec d’autres variétés. Ainsi, de l’African Pride tardive est encore débarquée d’Afrique du Sud. Mais le froid n’incite pas les acheteurs à se charger en prunes, qu’elles soient jaunes ou bleues.
La météo reste exceptionnellement humide sur le bassin méditerranéen. Le marché des petits fruits rouges marche donc par à-coups. En quelques jours, les prix de la fraise passent du simple au double. Le scénario dure depuis deux semaines.
Double ardoise
Au Maroc, une vidéo montre des petits agrumes avariés dans un entrepôt en Russie. Elle a été diffusée pour appuyer un litige ouvert deux mois après l’arrivée du bateau. Les particularités non signalées dans l’article : cette marchandise était destinée à l’une des filiales de JFC, dont le passif bancaire d’environ 300 millions de dollars est connu depuis la faillite de la holding de tête en 2012. Le groupe d’exportation Maroc Fruit Board serait impacté. En 1999, à la suite de la faillite de Sunway, il avait déjà essuyé un impayé de plusieurs millions de dollars.
Sur Almeria, le marché est en équilibre instable depuis des mois : plus spéculatif à l’amont et plus litigieux à l’aval. Des achats de dépannage ont été surpayés, comme en concombre, en courgette en début de saison, et en poivron depuis un mois. Une série de fusions-acquisitions se fait un peu par défaut, sous la férule des banques. Nature Choice passe sous le giron de Agroponiente. Ce dernier pèse 250 000 t et l’apport en tonnage est de moins de 50 000 t. Un gros outil quasiment aussi neuf que vide est repris. Situation similaire pour la Casi qui s’engage à reprendre Agrupalmeria distant de seulement 10 km à proximité de l’aéroport d’Almeria. Le chiffre d’affaires de la Casi est déjà de 300 millions d’euros.
La région soutient. Mais il faudrait aussi apporter un coup de pouce moral à une quarantaine de producteurs qui ont cru aux promesses d’une entreprise créée en 2010 avec 3 000 € de capital social. Le paiement d’une dizaine de millions d’euros est suspendu par cette faillite frauduleuse. Les deux responsables promettaient un pack “anti-spéculation” : des prix fixes moyennant engagement d’apport des producteurs sur contrat.
Cotation permanente des promos de l’amont
La cotation officielle à Perpignan des légumes du Maroc est basse. Peut-être faudrait-il créer une cotation spécifique pour les marques. Ce besoin était né sur les fruits d’été d’Espagne. L’écart n’est pas mince. Il atteint facilement 30 % pour les grandes espèces comme la courgette et la tomate ronde. Pour cette dernière, des importateurs du Maroc annoncent être en fin de quota mensuel. Les dédouanements sur le quota Gatt obligent au respect d’un prix de dédouanement de 1,10 e. L’effet gamme permet de l’atteindre au coup par coup.