Produits d’import
Des baisses de potentiel sont anticipées, surtout en agrumes
Les campagnes de raisin et petits agrumes sont écourtées. Les prix en production flambent déjà, alors que le commerce reste difficile. L’hémisphère Sud annonce des retards.
Le marché des agrumes réserve des surprises. La récolte est plus faible que prévu dans tous les secteurs. En Espagne, c’est une donnée qui a déjà été anticipée par de grands groupes : certains ont déjà beaucoup acheté en production. N’hésitant pas à offrir des prix d’achat bord verger de 30 à 35 cents à des producteurs aux abois, car les livraisons de la campagne dernière venaient d’être payés 8 à 12 cents ! Des signes de tension apparaissent déjà à l’amont, surtout que lors du second passage, les fruits sont plus secs. Ce sont à nouveau les hybrides récents qui sont les plus sensibles aux stress climatique. En variétés très tardives, la limite haute pour les prix en production semble déjà avoir été franchie, notamment en Nadorcot.
Au Maroc et en Turquie, les prévisions de récolte sont excessivement optimistes
En orange, on attend de connaître le prix d’achat de la centrale Eurogroup pour le filet de 2 kg. Le bureau de Valence Eurogroup, qui compte trois acheteurs, a passé un appel d’offre pour une opération spéciale à partir de la mi-novembre pour livraison des enseignes Leclerc, Rewe, Coop Suisse et, semble-t-il, l’Italien Conad. Les écarts de qualité d’un secteur à l’autre obligent à être prudent cette année sur ce type d’achat de masse. Si le prix est supérieur à 1,20 euro départ, la recherche de qualité l’aura emporté !
En raisin, la situation est similaire. En Espagne, les producteurs d’Alédo font de la rétention jusqu’à la fin du mois. Ils comptent sur un marché dégagé en Italia en décembre. Les prix envisagés pour décembre sont de 1,50 euro. La récolte d’Alédo continue de décliner. En Italie, les pertes et l’avance de la saison créent un déficit.
Noix : pressions américaines
En noix, les négociants américains partent sur une base inférieure à celle de 2008. Les livraisons en Europe se feraient autour de 2,15 contre 2,65 l’an passé. Les anticipations seraient alors encore plus pessimistes que lors de la campagne dernière. Pourtant, les ventes ont explosé à partir du mois de janvier et le report de stock est négligeable. Aussi, la rémunération des producteurs de Californie a déjà été tronquée lors de la dernière campagne. Le point d’interrogation porte sur le retour à une production normale en Chine et en Inde. La nouvelle baisse des prix semble être plus liée à une volonté d’être référencé au plus vite sur la zone euro.
L’hémisphère Sud débute les nouvelles campagnes avec un retard qui atteint jusqu’à deux semaines, surtout au Chili. En fruits à noyau, les premiers lots par avion sont débarqués d’Afrique du Sud. Les premiers conteneurs de pêche et nectarine sont attendus la semaine suivante. En raisin, malgré une hausse du potentiel dans le Transvaal, les chargements ne débutent qu’en fin de semaine 47 pour livraison en fin de mois en Europe. Au Chili, la campagne de cerise s’annonce compliquée avec des pertes et une tenue plus fragile à cause des pluies qui se poursuivaient ces derniers jours. Le marché européen risque d’être plus difficile à servir alors que le nord américain est moins attractif.
Sur le marché des légumes, le manque de visibilité devient inquiétant. Au Maroc, certaines entreprises, pourtant en forte progression avec les achats extérieures, bradent la tomate, surtout la cerise.