Produits d’import
De violents à-coups conjoncturels pour les fruits de saison
Le marché des fruits est ballotté par les incohérences de prix, les caprices des référencements et une météo automnale. En légumes de serre, le prix moyen cumulé à fin mai est en hausse.

Les fruits de saison en phase de référencement sont soumis à de violents à-coups conjoncturels. A l’opposé, les fruits référencés à l’année vivent une période favorable. Ainsi, les sorties de kiwi sont très bonnes. Cela permet de prolonger la saison de l’Italie avec les barquettes et de débuter les ventes d’hémisphère Sud sans pression sur les prix. Ce produit bénéficie d’une relative stabilité des prix au détail.
A l’opposé, le marché du melon a rebasculé en quelques jours dans une crise de mévente. Pourtant, les prix étaient pourtant fermes en début de mois. Mais les ventes ont bloqué au stade détail où les prix sont souvent très élevés. L’arrivée en pleine saison de l’Espagne dans un contexte de blocage a fait chuter les prix. Après quelques litiges, des stocks accumulés entre Murcie et Almeria seront détruits. Des enseignes ont mis ce produit en promo. Le produit va donc vite manquer jusqu’à la fin juillet. Sur Almeria, les surfaces ont baissé au profit de la pastèque. Dont les prix sont aussi retombés à un niveau plancher de 0,15 € départ, y compris pour les variétés en club. La saison du melon du Maroc s’est close sur la base d’un prix moyen bien trop bas. Il serait d’environ 0,45 € franco Perpignan. Cela ne rémunère au mieux que les frais de station et de transport. Après plusieurs années de perte, la plupart des producteurs de Marrakech et Agadir vont jeter l’éponge. Certains vont même devoir payer un écart. Les variétés ont souffert des à-coups climatiques. Outre les déficits, la qualité a donc été médiocre.
Le point sur la conjoncture fruits à noyau
Malgré des écarts grandissants, la nectarine jaune se maintient dans une bonne moyenne de prix. L’offre en blanche reste anecdotique, de qualité très moyenne et vendue chère. C’est en pêche jaune que les écarts à la baisse sont les plus marqués. Le calibre B décroche jusqu’à 0,90 € départ Perpignan. En gros calibre, malgré la faiblesse de l’offre, les prix sont aussi sous pression : l’Italie achète très peu cette année. Le secteur de Badajoz entre en pleine saison avec un déficit de 30 à 40 %. La Catalogne arrive sur le marché cette semaine avec une récolte proche de la normale. En revanche, il a grêlé sur plusieurs secteurs dans l’Aragon. En abricot, le début de saison est déjà difficile avec des stocks qui s’accumulent deci delà.
Cette année, le prix moyen cumulé des légumes est souvent supérieur à celui de l’an passé. Ainsi, en Belgique, selon Lava, le prix moyen des tomates grappe est de 1,19 € à fin mai contre 0,88 € l’an passé et 1,06 € en 2010. En tomate vrac, on est passé de 0,79 à 1,09 € cette année, comme en 2010.
Cette hausse est à relativiser car les retards de végétation et les déficits sont significatifs depuis deux mois. Par ailleurs, l’aubergine est très en retard avec un prix moyen cumulé de 0,80 € contre 0,82 € et 1,15 € en 2010. La perte est importante car même à 1,15€, cette culture était déjà peu rentable. Le poivron n’est pas non plus à la fête. Le prix cumulé est très en retard par rapport à celui de 2010. En vert, il est même inférieur à celui de fin mai 2010 avec 1,38 € contre 1,41 € et 1,52 €.