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Pommes de terre
De très fortes attaques de mildiou affectent l’Europe entière

Confrontés à une épidémie de mildiou sans précédent, les producteurs français attendent l’autorisation de la DGAL pour une utilisation dérogatoire de certains produits phytosanitaires.

Des nouvelles souches de mildiou conjuguées à des conditions climatologiques favorables ont provoqué une violente épidémie dans toute l’Europe en première partie de campagne. Suivant qu’il sera pluvieux ou sec, le mois d’août sera décisif sur les rendements et la qualité des tubercules.

De mémoire de « patatier », on n’avait jamais rencontré une telle épidémie de mildiou en première partie de campagne depuis plus de vingt ans ! « C’est la première fois que le seuil épidémique On parle de seuil épidémique quand on peut observer la troisième génération du champignon, la sortie de tâches de 3 ème génération provoquant ainsi le premier traitement. est atteint entre le 18 et le 25 mai en Nord-Pas-de-Calais » , témoigne Ludovic Dubois du SRPV Nord-Pas-de-Calais. Depuis, le niveau de risques est à son maximum, même si on note une certaine accalmie depuis une à deux semaines. Les variétés traditionnellement les plus sensibles sont les plus touchées (Bintje, Ratte, Elodie…) alors que des variétés « transformation » comme Innovator ou Désirée semblent moins touchées. Certaines zones de production semblent également plus atteintes que d’autres. Les professionnels restent cependant très prudents dans leurs déclarations. A quelques semaines du début de la campagne 2007/2008, les enjeux économiques sont importants.

Un feu vert de la DGAL ?

L’épidémie s’est étendue à la faveur de conditions météorologiques favorables (forte humidité et températures douces dépassant parfois les 15 °C la nuit), à tel point que les produits de traitement sont venus à manquer provoquant aussitôt un vent de panique en culture ! Les firmes phytosanitaires se trouvent aujourd’hui contraintes de redémarrer leurs chaînes de production pour satisfaire une demande de plus en plus pressante des producteurs. Face à une telle épidémie, les services compétents (Arvalis et SRPV) ont préconisé l’emploi de matières actives adaptées (Cymoxanil combinée aux antisporulants).

« La profession est en attente d’un feu vert de la DGAL pour une utilisation dérogatoire de produits utilisés régulièrement en Belgique ou en Hollande, mais non homologués en France », souligne de son côté Bertrand Achte, administrateur à l’UNPT. « Elle a également demandé à ce que les producteurs puissent étendre exceptionnellement le nombre de traitements Un produit comme le Ranman est limité à trois passages sur le sol français alors qu’il est autorisé huit à neuf fois par campagne chez nos voisins européens. » , rajoute Gérard Tropato, directeur du service agronomique Mc Cain.

Alertée fin juin, l’administration centrale autorisera temporairement des produits de traitement « vignes » sur pommes de terre jusqu’au 12 août. Mais le problème est suffisamment grave pour que Joël Mathurin, directeur de la DGAL, rencontre l’ensemble des professionnels le 11 juillet dernier dans le Nord-Pas-de-Calais. Il devrait donner sa réponse dans les jours qui viennent pour l’utilisation de ces produits étrangers après que l’Afssa ait donné son feu vert.

Tout dépendra du mois d’août

La première région productrice de pommes de terre n’est pas la seule à être durement touchée. La Bretagne l’a été également entre le 20 juin et le début du mois de juillet, comme l’ont été la région Centre et le Massif Central. L’épidémie touche également les pays producteurs de l’Europe du Nord : Belgique, Hollande, Grande-Bretagne et dans une moindre mesure l’Allemagne ainsi que le sud de l’Irlande. Malgré tout, cette année restera paradoxale : « c’est une très bonne année à pommes de terre, mais également une année extrêmement favorable au mildiou », souligne Serge Duvauchelle, directeur du SRPV Nord-Pas-de-Calais dont les spécialistes ont mis en évidence l’émergence de nouvelles souches de mildiou plus virulentes et plus résistantes. « C’est une question qui doit figurer très rapidement parmi nos priorités de recherche », estime de son côté Alain Dequeker, administrateur UNPT.

Avec un minimum de 20 à 25 traitements destinés à préserver les tubercules, quelles seront les conséquences pour les producteurs habitués à signer des cahiers des charges de plus en plus contraignants en terme d’utilisations de molécules ? Quels effets sur les futurs rendements et la qualité des tubercules ?

« Il est encore trop tôt pour se prononcer et tout dépendra de la climatologie du mois d’août », répondent unanimes tous les professionnels de la filière. Il n’en demeure pas moins qu’avec une quinzaine de jours d’avance, la tubérisation est déjà fortement avancée, même si on ne parle pas encore de mildiou sur tubercule. Tous les efforts déployés aujourd’hui consistent donc à protéger efficacement les cultures pour stopper, coûte que coûte, le développement du champignon.

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