Transformation des fruits et légumes
De nouvelles tendances porteuses
Les coproduits de f&l frais peuvent-ils devenir source de revenus et de profits ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre le Peifl, le Critt Paca, la fédération des fruits et légumes Languedoc-Roussillon et le Pôle Qu@li-Med le 4 décembre à Nîmes. L’objectif, trouver de nouvelles pistes autres que les IAA pour la transformation.
Une mission des Pôles, qui consiste à trouver de nouvelles synergies entre producteurs et industriels, via la recherche. Car le constat est sans appel : « La valorisation des écarts de tri devient un enjeu majeur pour les exploitations agricoles car elle entre dans le chiffre d’affaires,explique Jean-Jacques Vidal, président de la fédération des f&l. Il est déplorable d’en retrouver certains, vendus sur le bord des routes, qui ne donnent pas une bonne image de la production et devraient partir vers des filières organisées. »
A l’inverse, souligne Michel Degré, président de Qu@li-Med, « l’activité accuse une régression considérable alors que l’outil industriel apparaît sur-dimensionné. Il faut inverser la tendance pour accompagner l’apparition des besoins des marchés. Des besoins en produits dérivés qui augmentent de 10 à 15 % par an. La Région a des moyens scientifiques et techniques qui répondent à cette tendance. »
Au niveau industriel, 283 entreprises ont été répertoriées en Paca. Rhône-Alpes possède de grands sites industriels (Bonduelle, Andros, Hero, etc.) mieux dotés que le Languedoc-Roussillon qui compte moins de transformateurs mais un tissu de conditionneurs. Le Critt Paca a mené une étude pour identifier les gisements de coproduits, les acteurs industriels et techniques pour développer des synergies. Les tendances et les secteurs les plus demandeurs sont la cosmétique, les ingrédients et compléments alimentaires et l’alimentation animale. « C’est un marché porteur,ajoute François Guillon (Institut Polytechnique de Beauvais), mais la barrière réside au niveau industriel. Il est évident que la valeur ajoutée est captée par l’aval. »
Le risque majeur, une modification de la réglementation
Pour sa part, François Willequet (Beauvais) a défini les précautions élémentaires avant de lancer un projet, sachant qu’un des risques est une modification de la réglementation qui pourrait interdire tout ce qui est fait actuellement. Le propos a été illustré par Christian Yard (Bionov) qui développe une filière intégrée nutrition santé à partir du melon, Michel Bicheron (Scalime) qui utilise les écarts de la IVe gamme salade et oignon pour fabriquer des compléments alimentaires. Pour les filières en développement, plusieurs exemples ont été présentés comme l’extraction du sucre de fruits, la valorisation des corps gras issus de f&l (noyaux de pruneaux) et la valorisation des coproduits de la vigne. Un dossier à suivre.