De nouvelles formes de résistance aux virus
Mieux connaître les fonctions vitales des virus permettrait de développer des résistances passives et de retarder leur contournement.
Mieux connaître les fonctions vitales des virus permettrait de développer des résistances passives et de retarder leur contournement.
De nouvelles formes de résistances aux virus sont en cours d’étude mais les applications n’apparaîtront pas avant une quinzaine d’années. Le projet Potymove est coordonné par Sylvie German, Inra de Bordeaux. Il s’intéresse aux potyvirus qui, comme le virus de la sharka ou le virus A de la pomme de terre, se transmettent par les pucerons et se multiplient en détournant certaines fonctions des cellules de la plante infestée. L’idée est de mieux connaître l’une des trois fonctions vitales qui permet à ces virus de se développer à savoir leur capacité à se mouvoir d’une cellule à l’autre, la réplication et l’encapsulation étant les deux autres facultés. Leur incapacité à se déplacer pourrait donc être une autre forme de résistance et retarderait ainsi le contournement des résistances variétales par les virus. On parle alors de résistance passive (empêcher une fonction du virus de s’accomplir) en opposition à une résistance active (la plante déclenche une panoplie de réactions pour lutter contre le virus). Pour atteindre leur objectif, les chercheurs vont dans un premier temps rechercher les protéines de la plante impliquées dans le processus. Ensuite, ils vont puiser des mutants dans les collections d’une plante pilote (Arabidopsis) qui, grâce à des mutations de leur génome, ne permettent plus au virus de détourner les métabolites de leurs fonctions pour se mouvoir d’une cellule à l’autre. La dernière étape sera de vérifier si ce processus fonctionne en présence du virus.