Produits d'import
De grosses pertes de fruits d'été dans les zones précoces d'Espagne
La vague de chaleur a stagné huit jours dans le sud de l'Espagne, suivie de passages venteux et pluvieux. Des formations nuageuses très grêligènes se sont abattues sur Jumilla à Murcie.
En pêches et nectarines, l'avalanche de fruits est difficile à absorber dans les régions précoces de Murcie et d'Andalousie. A l'aval, les ventes sont faibles, même dans les enseignes les plus dynamiques. A l'amont, les frigos sont pleins de fruits fragiles, parfois échaudés par les pics de température. Alors l'arrivée en pleine production s'est faite brutalement entre mi-mai et fin mai, le retour du temps frais dans le nord de l'Europe a cassé la dynamique. Cette inversion climatologique pèse plus sur le prix des nectarines que sur celui des pêches, moins plantées dans la plaine de Murcie. Moins attractives que celles de pleine saison, les variétés précoces de pêche plate sont mal valorisées.
Les arrachages de pêchers de la région de Cordoue n'ont jamais été compensés. En effet, les entrepreneurs de Murcie ont plutôt opté pour les nectarines. Ceci contribue à créer un écart de 0,20 à 0,30 € par calibre.
Le marché de l'abricot est voué au déficit
La pleine saison de l'abricot avance vite sur Murcie. Les huit jours de canicule à 40 °C ont entraîné une fragilisation extrême des fruits.
La semaine passée, 1 000 ha ont été fortement grêlés entre Jumilla et Albacete. C'est la zone la plus tardive de la Province de Murcie où la part des variétés précoces dans la gamme est très dominante. Mais avec la contrainte de la pollinisation croisée, la nécessité de mener de paire les pollinisateurs oblige à gérer un assortiment variétal bancal. Ainsi, Mogador, seul pollinisateur de Colorado, n'atteint pas du tout les mêmes qualités. Sa propension au pourrissement, lié à un défaut de son attache pistillaire, entraîne son bannissement des cahiers des charges. Il doit donc se brader sur les circuits de secours. La variété Mambo qui lui succède en tant que pollinisateur a de bonnes qualités gustatives. Mais le fruit est fragile et son épiderme marbre encore plus rapidement en cas de fortes chaleurs. Rouge Passion puis Flopria et Flodea vont vite clore la saison. La pluie sur l'Aragon et la Catalogne a accentué les pertes : le marché de l'abricot est maintenant voué au déficit. Ce n'est pas le cas en melon : le léger creux entre Marrakech et Murcie est de courte durée.
Cette année encore, la campagne de Burlat est écourtée, du moins en Espagne. Déjà fragile, cette variété précoce a été balayée par la chaleur et la pluie. La récolte des variétés de pleine saison débute en semaine 22, mais Summit ne débute qu'en semaine 24 après Celeste. En attendant, le marché de la fraise reste porteur, les prix devraient être encore bien défendus en semaine prochaine.
Des annonces alléchantes
Le prix des légumes a faibli moins vite que ce que l'on pouvait craindre. Ils reculent de plus en plus par palier. En effet, la part des ventes sur la base des prix hebdomadaires progresse en Europe. Cela a contribué à initier le mouvement de hausse des prix des poivrons. En effet, le marché s'est bien concentré aux Pays-Bas. La part du leader Harvest House semble avoir dépassé les 35 %. Dès les premières semaines d'avril, alléchés par les annonces hebdomadaires, des distributeurs, dont des leaders français, sont passés prématurément sur l'origine Hollande. Cela a alimenté la flambée. Leur retour précipité sur l'Espagne s'est fait dans un contexte d'offre moindre en produits de qualité alors que la zone de Murcie était retardée.
Sans atteindre les performances de la famille des poivrons, toute la gamme légumière a eu un prix moyen en hausse jusqu'à début mai. Au 30 avril, le chiffre d'affaires légumier des criées de Belgique est en hausse de 19 %.