Chine
De grandes ambitions en pommes de terre, mais peu de résultats pour l'instant
u début de cette année, le ministère chinois de l'Agriculture avait annoncé un important plan de développement de la pomme de terre afin de faire de celle-ci la quatrième plus importante culture dans le pays après le riz, le blé et le maïs. L'objectif était d'atteindre une surface de 150 millions d'hectares pour 2020 (contre 80 actuellement). Fin septembre, aucun financement du gouvernement n'était venu faire de cette ambition une réalité, comme le souligne une récente note de l'USDA. Le gouvernement a accordé quelques crédits pour identifier les nouveaux usages pour booster la consommation, mais le compte n'y est pas. La Chine n'acceptant pas l'importation de produits frais, les seules statistiques concernent les produits transformés, en particulier les frites surgelées (130 000 t prévues sur la campagne). Et cela, comme le note l'USDA, en raison du développement de la restauration rapide dans les grands centres urbains du pays.
En tout cas sur l'existant, la performance de la filière chinoise n'est pas remarquable. Les dernières esti-mations concernant la production de pommes en terre en frais pour la campagne 2015-2016 indiquent un total de 98 Mt, soit “juste” 3 Mt par rapport à 2014-2015 (95 Mt). Cela grâce au léger développement des surfaces, bien en deçà de ce qui était attendu. Côté exportations, la Chine expédie sur sa zone proche : Malaisie, Vietnam, Russie et Pakistan sont les principales destinations (510 000 t cette saison).
Les velléités de développement de la pomme de terre en Chine se heurtent à plusieurs réalités. D'une part, culturellement, la pomme de terre n'est pas uniquement utilisée pour la consommation humaine. D'autre part, la filière chinoise de transformation s'inquiète du manque de renouvellement variétal. Pour l'heure, les variétés Shepody et Atlantic sont les plus utilisées depuis longtemps et aucune nouvelle variété n'a été introduite jusqu'à présent. Néanmoins, le gouvernement chinois réfléchit à revoir sa loi sur les semences qui permettrait l'introduction de variétés plus productives.