Dans le Vaucluse, pas de trêve des confiseurs
Les agriculteurs vauclusiens ont encore manifesté à Avignon le 15 décembre. Reçue en Préfecture, une nouvelle fois décorée de produits variés et avariés, une délégation syndicale a présenté des bilans économiques aux représentants des Pouvoirs publics. Les syndicats demandent à nouveau à être reçus à Paris pour dénoncer la faiblesse des aides apportées à l’agriculture vauclusienne et espèrent encore rencontrer le Premier ministre.
Cependant FDSEA et JA doivent faire face à une importante crise de confiance de la base qui déplore l’absence de résultats de leurs leaders et l’atonie des actions proposées. Mardi, la possibilité d’actions sauvages et musclées, comme durant l’été, n’était pas écartée. Et elles n’ont pas tardé. Dans la nuit, des commandos s’en sont pris aux permanences de trois députés, murées ou taguées avec des slogans explicites comme “agriculture, avertissement”. Les députés de Cavaillon et de Valréas ont décidé de porter plainte. Jean-Michel Ferrand, député de Carpentras, a choisi la conciliation et obtenu les excuses de trois agriculteurs venus “spontanément” lui proposer de réparer les dégâts. Samedi, c’était au tour de la grande distribution. Devant un hyper Carrefour à Avignon, 50 agriculteurs à l’appel des JA ont protesté contre les “pratiques illicites de la grande distribution” et distribué des pommes et des tracts.
Annonce d’un plan de soutien
Dans le même temps, le Conseil Régional Paca a annoncé sa volonté d’un plan de soutien aux productions fruitières et légumières. “L’aspect répétitif des crises est d’autant plus insupportable que les réponses apportées par le gouvernement sont ponctuelles et souvent tardives, a expliqué Michel Vauzelle, président du conseil. Notre objectif est de restaurer la confiance chez les producteurs en agissant pour le moyen terme.” Pour bâtir cette stratégie, la Région convoquera, dès février, deux réunions avec les acteurs de la filière, distribution comprise, afin d’établir un état des lieux. Le plan devrait être opérationnel au plus tard dans six mois.