L'exemple en Languedoc-Roussillon
Dans le Roussillon, Téranéo gouverne le marché bio
Plus de cent variétés en abricot permettent à Téranéo d'être sur le marché de mai à fin août. En fruits à noyau bio, la coopérative est le leader du marché hexagonal.
Après une nouvelle phase de concentration qui a vu l'USCA (Sainte-Hyppolite), La Paysanne (Prades) et La Jardinière (Ille-sur-Têt) se fondre dans une seule coopérative, Téranéo, l'entreprise de Sainte-Hyppolite (Pyrénées-Orientales) veut gagner en visibilité et aspire à être mieux connue. « Avec un prévisionnel de 16 000 t, la coopérative s'affirme comme le premier metteur en marché du Roussillon, indique Stéphane Durand, directeur général de Téranéo. En abricot, le potentiel continue de croître à 6 000 t grâce à l'entrée en production de nouveaux vergers. En pêche, cette saison verra le retour d'un potentiel de 10 000 t après une année 2013 impactée par une météo délicate. » Dans ce potentiel sont comprises 1 000 t d'abricots AB et un peu moins de pêches, qui placent Téranéo au rang de leader national en fruits d'été AB.
Téranéo mène des stratégies parallèles à celles des AOP« Nous avons beaucoup élargi notre calendrier de production en abricot, souligne Stéphane Durand. L'accroissement sur le créneau tardif a été le plus important. Ce sont plus de cent variétés qui nous permettent d'être sur le marché de mai à fin août et nous avons connu un fort renouvellement variétal. C'est une voie à suivre qui autorisera une rationalisation des panels variétaux et l'élaboration de gammes propres à chaque entreprise. Resserrer un panel variétal sur quelques variétés pour une gestion facilitée de l'offre et poursuivre l'innovation ne sont ni incompatibles ni antinomiques. »
Téranéo exporte entre 30 et 40 % de son potentiel d'abricots. « Nous exportons vers les pays de l'Est, la Belgique et un peu l'Allemagne pour aller chercher de la valeur ajoutée, souligne Eric Bompierre, directeur commercial de la coopérative. La Belgique est la destination qui apprécie le plus l'avantage qualitatif de l'abricot français et accepte de rémunérer ce delta. » Le 2A est le calibre le plus demandé mais l'Allemagne (« les Allemands sont moins gourmands que les Belges ! ») privilégie le calibre A (pour les barquettes et promos). « Globalement, la concurrence de l'Espagne est importante notamment sur la barquette mais nous essayons de nous positionner sur d'autres segments plus valorisants. » En revanche, c'est en Allemagne que les plus gros volumes AB sont écoulés « pays très sensible au bio qui y est bien valorisé ».
La coopérative Téranéo exporte entre 30 et 40 % de son potentiel d'abricots.
Hormis vers la Belgique, Téranéo ne s'aventure pas sur les voies de l'exportation en pêche. « Les exportations de pêches et nectarines sont de moins en moins essentielles à l'équilibre de l'activité commerciale de la structure, ajoute Eric Bompierre. On a plus à gagner à défendre nos parts de marché dans l'Hexagone qu'à aller batailler contre l'Espagne à l'export. Nous n'avons pas de velléités à conquérir de nouveaux marchés à l'export mais plutôt de maintenir nos positions actuelles. » L'argument est confirmé par Stéphane Durand : « Notre ambition est de nous positionner sur le cœur de marché français et de valoriser l'origine France. A l'export, où l'Espagne dicte les prix, le différentiel qualitatif en faveur des pêches et nectarines françaises est peu rémunéré. De plus, c'est une manière de travailler différente qui complexifie le travail en station. »
Pour maintenir ses acquis et progresser encore dans le développement de son potentiel, « Téranéo a engagé une réflexion pour installer des vergers dans les Pyrénées-Orientales hors des zones infectées par la Sharka. Cela passera vraisemblablement par la plantation de vergers en propre ou des aides incitatives pour nos adhérents. » Le développement de nouvelles espèces confortera le potentiel commercialisable de 35 000 t de f&l dont Téranéo dispose.