Politique
Dans le Jura, le Président affiche une ambition plus verbale que financière
Nicolas Sarkozy, lors de son discours à Poligny, a annoncé une enveloppe d’aide pour soutenir les agriculteurs, mais a fustigé la filière fruits et légumes.
Le grand discours agricole du Président de la République se traduit en termes d’engagement de l’Etat par une enveloppe somme toute modeste au regard des enjeux. Dans le détail, Nicolas Sarkozy a fait les annonces suivantes :
- un milliard d’euros de prêts bancaires pour des prêts de trésorerie, de consolidation ou de restructuration d’encours « pour permettre à chaque agriculteur en difficultés de pouvoir assainir sa situation de trésorerie de 2009 et engager immédiatement les dépenses d’investissement pour les prochaines campagnes ».
- 650 millions d’euros de soutiens exceptionnels de l’Etat, dont 200 millions d’euros pour alléger les charges d’intérêts d’emprunts de 2009 et 2010 dues par certains agriculteurs en difficultés et pour accompagner les restructurations des exploitations ; 50 millions d’euros de prises en charge de cotisations MSA ; 50 millions d’euros d’allégement de la taxe sur le foncier non bâti ; 170 millions d’euros pour le remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers et de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel ; 120 millions d’euros pour le remboursement de 75 % de la taxe carbone ; 60 millions pour la bonification des prêts dans le cadre du 1 milliard de prêts bancaires.
Lundi en fin d’après-midi, Bruno Le Maire devait recevoir les organisations syndicales et agricoles pour détailler la mise en place du plan de soutien.
La filière fruits et légumes sermonnée
Si le secteur des fruits et légumes n’a pas été particulièrement gâté par les annonces du Président, il a en revanche reçu une belle volée de bois vert. S’agissant de l’organisation économique des filières, Nicolas Sarkozy a été très clair : « La moitié seulement des 30 000 exploitations françaises de fruits et légumes adhèrent à une organisation de producteurs. Et, pour cette moitié-là, nous avons en France 285 organisations de producteurs. Est-ce raisonnable ? Je ne l’accepterai pas. Le tout pour cinq enseignes de distribution. 30 000 exploitations, la moitié hors organisations et la moitié dans les organisations réparties en 285 organisations pour parler à cinq clients. Est-ce que c’est raisonnable ? […] Nous ne pouvons pas l’accepter. Je souhaite donc que les soutiens octroyés aux filières favorisent davantage le regroupement des producteurs pour peser dans les circuits de commercialisation, voire pour en créer. » On ne saurait être plus clair.
(Lire aussi les réactions ci-dessous, l’édito et le jus de citron).