Dans la voiture du ministre
En évoquant devant les producteurs de fruits en congrès (lire A la Une : les CVO, le congrès de la FNPF et le coup de gueule de la présidente de l’UNFD) le dossier “Un fruit à l’école”, Stéphane Le Foll a exhibé ses talents de comédien. En rappelant que la France avait obtenu pour l’année 2012-2013 une enveloppe de 5,6 millions d’euros, il ajoute : « J’apprends, là, dans la voiture pour venir vous voir, que la France n’est pas foutue de dépenser ces sommes ». Au-delà d’un effet de tribune réussi, le ministre de l’Agriculture a raison de rappeler que la France, pourtant à l’origine du projet, est loin d’être l’Etat membre qui l’utilise au mieux. Stéphane Le Foll s’est d’ailleurs engagé à ce que pour la prochaine année scolaire « On se mette en capacité d’utiliser les fonds pour donner des fruits aux enfants des écoles ». Si le ministre découvre ce dossier, espérons que ceux qui l’ont initié l’ont également informé des raisons de son échec partiel en France. Le premier est que l’opération doit être financée à 50 % par l’Etat membre et que nos caisses sont vides. L’autre frein est la rigidité des structures de l’Education nationale. En première ligne sur ce dossier, les grossistes sont, depuis le début, confrontés à ce problème : qui va distribuer les fruits aux enfants ? L’enseignant ? Le personnel de cantine ? Voilà comment une belle idée se transforme en ratage.