Grand Sud
Daniel Vernol, premier président du Syndicat national des producteurs de châtaignes
Depuis 2006, le cynips du châtaignier fait des dégâts dans les vergers. Les régions du Sud se regroupent et forment un syndicat pour lutter contre ce ravageur.

Début octobre, les représentants de la castanéiculture française se sont organisés en syndicat national (cf. fld hebdo du 9 octobre). Il regroupe les principales régions de production Corse, Paca, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Limousin. Daniel Vernol, producteur en Ardèche, en est devenu le premier président. « L’idée est partie de la production car, pour de multiples raisons, il n’y avait plus d’organisation nationale de la castanéiculture française. Nous avions des relations informelles entre le Sud-Est et le Sud-Ouest et c’est l’apparition d’un nouveau ravageur – le cynips du châtaignier – qui a mis en exergue la nécessité d’actions collectives portées au niveau national. » Le cynips est considéré par les castanéiculteurs comme « un fléau mondial. Toutes les régions françaises sont impactées depuis 2006, date à laquelle il a été repéré en Rhône-Alpes. C’est un ravageur qui se loge dans les bourgeons entraînant leur nécrose. Dans certaines régions d’Italie, on a constaté jusqu’à 80 % de pertes de récolte. La seule lutte est la lutte biologique mais, selon des experts italiens, ce n’est qu’au bout de huit à dix ans que les résultats deviennent probants et que les récoltes reviennent à la normale. Une des priorités du Syndicat sera de faire prendre en compte les pertes dues au cynips et d’imaginer un dispositif d’appui aux producteurs qui le subissent. » Dans ses objectifs, le syndicat a aussi inscrit la prise en compte de la production de châtaignes dans la future Pac afin de bénéficier des DPB (droits à paiement de base) et revendique la mise en place de MAE (mesures agrienvironnementales) pour valoriser le travail effectué dans les châtaigneraies. « Il est important de structurer un discours commun à toutes les régions afin de défendre ces objectifs, voire ultérieurement d’évoluer en interprofession. » Le siège du syndicat a été installé au sein de la chambre d’Agriculture de l’Ardèche qui, depuis plusieurs années, a mis en place une cellule d’observation du cynips mais la « décision n’est pas définitive ».