Produits d’import
Coups de chaleur mais pas de flambée des prix
La pression de l’offre chez de nouveaux opérateurs fragilise certains marchés à l’import, surtout en poire Williams. Et les fruits rouges et les légumes d’Espagne ont subi des coups de chaleur.

Les ventes forcées de poire Williams font encore pression, alors que le rythme des sorties est encore trop faible. De nouveaux opérateurs se sont mis sur les rangs sans avoir de débouchés suffisants. Des lots “tournants” sont à vendre au mieux, d’ici la fin du mois. La consommation est aussi réduite par la forte pression des fins de stock d’Abate Fetel d’Italie et de Rocha du Portugal. Les prix de l’Abate ont baissé de 30 % en un mois. En pomme Gala, la plupart des centrales d’achat françaises ne changent d’origine qu’à partir de la semaine 16. La campagne d’hémisphère sud ne dure donc que trois gros mois.
Prune et raisin fermes
Le raisin continue d’afficher des prix assez fermes, sauf le Red Globe. Avec l’entrée en pleine saison du Chili, des fins de lot provenant du Pérou, d’Afrique du Sud et d’Argentine sont soldées. L’offre de prune repose maintenant quasi exclusivement sur l’Angeleno du Chili. Le calibre moyen est plus réduit cette année, avec une forte présence du calibre A. La saison de l’Afrique du Sud s’est terminée avec la variété noire Southern Bell, dont le potentiel progresse en prolongement de Laetitia. Elle a une chair tirant vers le rouge, alors que l’Angeleno a une chair plutôt jaune. En fruits d’été, le début des expéditions à Huelva est confirmé au 25 avril.
Manque de mûre et de framboise
La qualité des fraises d’Espagne est en progrès. L’offre est plus réduite, car les canicules du début de mois ont causé des pertes. Les prix varient peu, avec des écarts qualitatifs. Les nouvelles variétés de framboise sélectionnées en Ecosse ne résistent pas à la chaleur. C’est encore la Tulameen qui est la plus demandée, et elle fait des prix bien supérieurs : 15 €/kg contre 10 et parfois bien moins pour les autres. L’offre de mûre est aussi trop courte du fait de problèmes agronomiques. Les rendements sont faibles chez les nouveaux producteurs, alors que ceux de la première heure ont levé le pied. La myrtille entre en pleine saison, les ventes pouvant se poursuivre jusqu’à mi-juin.
Coups de chaud sur les cultures
Le prix moyen des légumes est encore en baisse, avec les coups de chaleur. Le melon fait exception avec le déficit du début de saison de Marrakech. En Espagne, des campagnes de légumes de serre d’Almeria vont être un peu écourtées. En artichaut, le début de la saison du Roussillon intervient dans un contexte d’offre encore abondante sur Alicante, jusqu’en fin de mois. En Espagne, le prix moyen des légumes de plein champ a été bien moins élevé que lors de la dernière campagne, qui fut marquée par une forte inflation. C’est aussi le cas en chou brocoli. Bien que certains gros producteurs soient dans un creux entre deux plantations, les prix varient peu. La production court jusqu’à mi-juin, mais les expéditions se font surtout sur le marché local, à partir de mi-mai. Le nord de l’Europe est vite autosuffisant à partir de mai. Et la congélation absorbe aussi beaucoup de l’offre en ce même mois.