République dominicaine
Coup dur pour la banane équitable
A la mi-décembre, près de 4 000 ha de bananeraies ont été inondés dans la principale région de production du Nord-Ouest de la République dominicaine.
L’approvisionnement en bananes biologiques et issues du commerce équitable sera plus ténu durant les prochains mois. En effet, à la mi-décembre, près de 4 000 ha de bananeraies ont été inondées dans la principale région de production du Nord-Ouest de la République dominicaine, la vallée du Cibao entre Mao et Montecristi. L’eau a séjourné plus de 48 heures dans la plupart des parcelles situées à proximité de la rivière “Yaque del Norte”, ce qui entraîne la mort des plantes et parfois des rejets. L’estimation des pertes n’est pas achevée, mais elle porte sur plus de la moitié du potentiel estimé à 120 000 t pour les neuf mois à venir.
Les dégâts sont liés à des lâchers d’eau trop tardifs lors de la tempête tropicale Olga. Les météorologues avaient pourtant annoncé des pluies diluviennes. Il semble que les responsables d’un des principaux barrages au sud de Santiago aient réagi trop tard. L’ampleur des dégâts a motivé la création d’une commission d’enquête.
C’est dans cette région du nord que sont produites 70 % des bananes du pays, le reste étant produit à 350 km au sud, dans la région d’Azua. La République dominicaine est de loin le premier producteur mondial de bananes bio et équitables.
Cette catastrophe a beaucoup touché les petits producteurs dont les parcelles sont souvent les plus exposées. Le gouvernement a promis une aide équivalente à 44 millions de dollars US. Mais il n’est pas sûr que tous aient les moyens de relancer leur activité. En effet, les prix de la banane équitable ont beaucoup baissé depuis deux ans. Le supplément de prix au carton est passé de 1,75 $ en 2006 à 1 $ en 2007 par rapport au prix de la banane conventionnelle, qui a lui-même aussi reculé. Ce supplément avait aussi été fixé à 1 $ pour 2008. Il est déterminé par accord mutuel au sein de l’instance locale du FLO. Cette association gère aussi la certification des producteurs qui désirent vendre sous l’égide des principes qui régissent le commerce équitable. Depuis deux ans, de gros producteurs ont été certifiés et les quantités exportées frisent les 200 000 t par an. Les exportations reposent sur trois entreprises privées.