Languedoc-Roussillon
Coup de sang sur les phytos
Les syndicats du Gard n’avaient pas caché leurs intentions : il y aurait de nouvelles actions pour attirer l’attention des Pouvoirs publics sur le problème de la non harmonisation phyto.
A la veille du 5 février, c’est par fax que les syndicats appelaient à la mobilisation réitérant leurs demandes : harmonisation européenne d’utilisation des produits phytosanitaires, application du principe de précaution sur les importations avec des produits phytosanitaires interdits en France. A Saint Jean de Védas, JA du Gard et de l’Hérault ont intercepté deux camions espagnols et réalisé des prélèvements de marchandises (tomates et courgettes en provenance d’Espagne et du Maroc) avant de se rendre dans un hypermarché puis à la DDCCRF de l’Hérault. A Gallargues, c’est un camion de salades espagnoles qui a été arraisonné avant que la situation dégénère.
« Le mot d’ordre était de prélever des échantillons,explique Jean-Louis Portal, secrétaire général de la FDSEA 30. La colère est montée lorsque les maraîchers ont vu la salade espagnole, alors que la leur se vend mal sur le marché. » Suite à ce coup de sang, des palettes ont été jetées sur la chaussée, quatre camions citernes de vin ont été vidés d’une partie de leur chargement. Des échantillons de salades ont été apportés à la DDCCRF du Gard. « La DDCCRF nous rétorque que les analyses ne montrent pas de dépassement de LMR, donc pas de risques et pas de raison d’interdiction. Mais,ajoute Xavier Fabre, président des JA 30, il faut savoir que la DDCCRF a procédé l’an dernier à 187 contrôles alors que 16 000 camions passent tous les jours au péage de Gallargues. »
Dès mercredi, les réactions étaient nombreuses. « Les Espagnols n’ont pas compris le sens de nos actions, indique Jean-Louis Portal. Ils voient resurgir les vieux démons et amalgament ce qui se passe actuellement avec les actions liées à l’entrée de l’Espagne dans l’UE. C’est tout à fait différent. Nous voulons alerter les Pouvoirs publics sur la question de la non harmonisation au sein de l’Europe des produits phytosanitaires et l’obligation d’utiliser le principe de précaution. Je crois que grâce à hier, nous y sommes parvenus. » Un rendez-vous est fixé avec Jean Louis Borloo aujourd’hui mardi.