Filière agricole et agroalimentaire
Coop de France, la FNSEA et l'Ania font front commun face au gouvernement
L'Ania, soutenue par la FNSEA et Coop de France, a tapé du poing sur la table et rappelé combien il est essentiel de travailler à une co-construction de filière avec l'amont.
La loi Hamon et la loi d'orientation agricole ont mis hors d'eux les présidents de l'Ania, de la FNSEA et de Coop de France. Ils réclament d'être reçus par les Pouvoirs publics et tout particulièrement par le Premier ministre et estiment que la situation fiscale et sociale est un frein à la compétitivité agroalimentaire française. « L'écotaxe a sans doute cristallisé la colère d'un certain nombre d'opérateurs et entraîné ce ras-le-bol, a lancé Xavier Beulin. Nous n'avons pas découvert l'écotaxe il y a un mois ! Dès 2009, nous avions envoyé des courriers aux ministres des Transports et de l'Agriculture et même organisé un grand rassemblement contre ce que l'on appelait à l'époque la “taxe Borloo”. (..) Parler de pause, voire de recul, nous paraît une mesure sage. » La FNSEA demande donc la remise à plat du dispositif écotaxe. De leur côté, les coopératives ont réclamé une exonération de taxe pour les distances de moins de 200 km, qui représentent près de 70 % du transport. Une étude auprès de 100 coopératives démontre que l'écotaxe représenterait en moyenne une hausse de 5,6 % des coûts de transport. « Nous demandons que l'écotaxe soit supprimée et réclamons que le CICE soit applicable pour nos coopératives », a averti Philippe Mangin. Le plan breton « c'est du recyclage, a martelé Xavier Beulin. Les normes et la réglementation entraînent une distorsion avec nos voisins. En France, on charge la barque en matière de règlements. » Quant aux cotisations sociales qui pèsent sur les entreprises, il ajoute « le CICE n'a pas l'effet escompté en termes de salaires et de charges. » Quant à l'innovation et la recherche, « il n'y a rien sur ces points-là dans la loi d'avenir agricole. » L'Ania s'est dite prête à rencontrer les Pouvoirs publics. « Ce qui sauvera notre secteur c'est l'innovation et en cela nous avons besoin de sérénité pour avancer », a rappelé Jean-Philippe Girard. Il ne manquait qu'un maillon important : la distribution.