Veille concurrentielle
Controverse autour d’une étude sur la fraise
Les professionnels de l’AOPn Fraise n’ont pas du tout été convaincus par les résultats de la veille annuelle réalisée par FranceAgriMer en 2009.
L’étude engagée par Viniflhor et poursuivie par FranceAgriMer en 2009 se veut un outil de veille concurrentielle pour préciser les facteurs de compétitivité de la fraise française par rapport à la fraise européenne et marocaine. Des réglages s’imposent. Sur le total des six axes notés (potentiel de production, environnement, potentiel pour conquérir les marchés, portefeuille des marchés, organisation de la filière, macroéconomie), la France resterait à la troisième place derrière les deux pays leaders : Espagne et Pays-Bas en 2007, Pays-Bas et Espagne en 2008. Mais ce classement évolue sans cesse. Pour la France, l’étude souligne les bons potentiels de conquête des marchés et de production.
Dès le podium du premier axe, le potentiel de production (1. Espagne, 2. France, 3. Pays-Bas), la présentation a suscité une bronca dans la salle : « Vous essayez de mettre la France en avant alors qu’on perd des volumes. »
Caroline Blot, responsable de l’unité culture et filières spécialisées FranceAgriMer, avait prévenu que cette veille annuelle, réalisée dans la suite de l’audit de filière, à la demande du ministère de l’Agriculture, était « plutôt un document de travail », « un outil qui se construit avec vous ». Mais cela n’a pas convaincu l’AOPn Fraise, qui l’a découverte le 12 novembre, à l’occasion de sa journée nationale. Les professionnels ne se sont pas reconnus dans ces résultats. Et ils l’ont fait savoir : « un rapport politicien mais pas un rapport économique », « un dialogue de sourds », « copie à revoir »… « La compétitivité, ça se juge au prix du kg de fraise, et là, on n’est pas sur le podium ! ».
Surtout, ils craignent une étude trop optimiste – « pas innocente » – qui ne traduit pas la réalité du terrain et à laquelle ils indiquent n’avoir pas été associés. Le président de l’AOPn, Xavier Mas qui s’attendait à ce que ces résultats soient source de polémique a rappelé : « Nous sommes prêts à collaborer et à repositionner certains critères. » Pas question donc de jeter le bébé avec l’eau du bain.