Conjoncture
Contrairement à la pomme, le marché de la poire s'est bien comporté
Le bilan de la saison de la poire se situe dans la moyenne pour les producteurs français. De nouvelles variétés permettraient de dynamiser le marché selon l'ANPP.

Le marché de la poire n'est pas celui de la pomme. Avec 157 000 t de production en 2013 (contre 124 000 t la saison précédente et 300 000 t dans les années 90) la France n'est pas autosuffisante. La campagne de commercialisation est plus courte. Les producteurs font face à plusieurs concurrences (Conférence du Benelux, Abate d'Italie ou Rocha du Portugal). Contrairement à la pomme, le marché s'est déroulé de manière correcte.
Après un démarrage élevé en début de campagne, les prix de détail se sont fixés dans la moyenne haute en fin d'année pour glisser dans la moyenne en fin de campagne. Pour la production, ils se situent dans la moyenne de 2010/11, en dessous de ceux de 2012/13. A mi-juillet, la poire d'hiver Angelys était exceptionnellement encore dans les rayons. Mais elle fait face à l'arrivée précoce des fruits d'été. « Le marché de la poire a besoin de nouvelles variétés, analyse Vincent Guérin, économiste de l'ANPP. Aujourd'hui, l'offre est basique : Williams, Guyot pour les poires d'été et Conférence, Doyenné du Comice pour l'automne. Ces variétés ont plus de 100 ans. De nouveaux goûts permettraient de conquérir des consommateurs et de dynamiser le rayon. » L'Inra y travaille depuis des décennies. Angelys, qui vient de fêter ses dix ans, est dans cette mouvance. Les surfaces en production s'élèvent à 102 ha en France, (31 ha en Italie), 14 ha en Espagne et 27 ha en Nouvelle-Zélande. Trente hectares ont été plantés depuis deux ans en Italie. Après l'installation, une phase d'observation s'est déroulée durant quelques années. Une timide augmentation de 2 ha est prévue cet automne. « Mais si chaque année le verger français augmente dans les mêmes proportions, cela va permettre de répondre au marché de façon équilibrée», souligne Rémi Javer-naud, animateur de l'association organisant une visite des parcelles le 1er juillet en Anjou, En attendant, la récolte s'annonce belle.