Allemagne
Consommation : un virage sans précédent
La consommation alimentaire allemande subit une évolution phénoménale. Elle oblige notamment la grande distribution à revoir sa copie.
« En Allemagne, l'agroalimentaire est devenu un statut social », affirme Anne-Sophie Hottiaut, responsable du bureau de Sopexa à Düsseldorf. Entendez par là, ça fait chic de s'intéresser à l'alimentation, la gastronomie et la cuisine. « C'est un vrai bouleversement, poursuit-elle, car jusque-là, en Allemagne, on mangeait uniquement par nécessité de s'alimenter ». Les notions de plaisir et de convivialité autour du repas n'existaient pas du tout il y a encore cinq ans.
Mais depuis 2010 environ, les habitudes ont pris un virage phénoménal. A tel point que la GMS a dû s'adapter. « L'Allemagne est le pays du discount, rappelle Anne-Sophie Hottiaut, et même pour les distributeurs classiques, seul le prix comptait. On parlait de marché poubelle tant la qualité était secondaire. » Le sport favori des Allemands le samedi ? Eplucher les prospectus des différentes enseignes pour effectuer leur course aux meilleures offres.
Les magasins, jusque-là composés de rayons-entrepôts sans âme ni marketing, sont devenus en moins de cinq ans de véritables lieux de vie. On y donne des cours de cuisine (concoctés avec les produits du magasin, cela va de soi), on y invite des chefs. Les enseignes organisent des sorties. Certains shoppers sont prêts à payer 50 € pour passer un moment dans le magasin à l'occasion d'une journée d'animations. « Tous les billets sont vendus en deux heures », précise Anne-Sophie Hottiaut. Alors que les études montraient le prix comme premier critère d'achat pour l'alimentation depuis toujours, les derniers sondages placent la qualité au premier chef, surtout dans la tranche des 26-35 ans.
Qualité des produits, santé, goût, développement durable figurent en bonne position parmi les critères d'achats.
Santé, sécurité et développement durable sont les autres critères principaux. Comme en France, les produits régionaux prennent le pas sur le bio dans les choix des consommateurs.
Une place pour les f&l français ?Y a-t-il une place pour les f&l français dans ce marché en pleine évolution ? Oui, répond Anne-Sophie Hottiaut, la France a des produits haut de gamme et marketés. Et de citer quelques marques qui tirent bien leur épingle du jeu : Pink Lady, Parmentine ou Princesse Amandine.