Conjoncture en Val de Loire : morosité et accalmie
Les maraîchers cherchent en vain l’éclaircie, les arboriculteurs croisent les doigts pour que la campagne reste sur sa bonne lancée. L’année a été plus que morose pour les légumes. “Nous voulons oublier l’année 2004”, se désolent les uns, “Si 2005 est une réplique de 2004, c’est la catastrophe”, estiment les autres. “Tous les légumes ont été touchés par la crise de 2004, affirme Jean-Paul Douillard, président de la Fédération des producteurs de légumes du Val de Loire et vice-président de la fédération nationale, même si les difficultés de la tomate, du chou-fleur ou encore de la salade ou du melon ont été plus souvent relatées.”
Pour sortir de la crise, les maraîchers comptent sur l’Etat pour que des dispositifs soient pris en matière de charges de main-d’œuvre. Ils espèrent aussi mettre en place un fonds professionnel pour gérer les marchés, notamment en cas de crise. Est-ce que Bruxelles acceptera cette mesure franco-française ? A cette question maintes fois posée, Jean-Paul Douillard répond par une interrogation : “Est-ce que les 35 heures sont eurocompatibles, est-ce que la hausse du Smic est une mesure eurocomptatible ?” Et de rajouter : “Notre système n’est pas adapté. Nous l’avons bien vu. Définir un prix minimum comme en tomate en 2004 sans une gestion contrôlée du marché, cela ne peut pas marcher. Il est temps d’instaurer un nouveau cadre et nous espérons bien que la nouvelle orientation agricole en tiendra compte pour passer ce mauvais cap.”
En arboriculture, l’ambiance est plus sereine même si les années de crises sont toujours présentes dans la mémoire des producteurs. La prudence s’impose donc.
Le mois de novembre a été favorable pour le marché du frais. Néanmoins, fin octobre, le volume commercialisé était plus faible que les deux années précédentes. En Val de Loire, cette baisse se chiffrait à 22 000 t pour cette période. La récolte des OP est de toute de façon inférieure de 6 % sur la saison passée pour atteindre 373 000 tonnes. Le volume disponible en poire pour les OP du bassin est par contre en hausse de 5 % si l’on se réfère aux quatre dernières années et atteint environ 18 000 t. Cette augmentation concerne surtout la William’s pour laquelle des débouchés supplémentaires, au-delà des volumes contractés avant la récolte, ont été difficiles à trouver.