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Congrès FNPF : “Vous n’avez rien compris monsieur le Ministre”

Les participants du congrès de la FNPF voulaient croire en un engagement fort de l’Etat. Espoir déçu après les propos de Dominique Bussereau.

C’est peu de dire que Dominique Bussereau a déçu les producteurs de fruits. Et c’est avec un sentiment de frustration que les délégués de la FNPF ont quitté la ville de Roussillon où la fédération tenait le congrès de son 60e anniversaire. Etrange anniversaire en effet : le dialogue entre un ministre de l’Agriculture et la FNPF n’a probablement jamais tourné aussi court que ce vendredi. Pourtant, tout au long des deux jours du congrès, l’ensemble des participants voulaient croire en un engagement fort de l’Etat, à la hauteur de la crise exceptionnelle qu’ils connaissent. Ils déchanteront vite.

Dans son discours au ministre, Christian Pauleau, président de la FNPF, a fait un état précis de la situation, sans cacher la part de responsabilité de chacun : “l’arboriculture est arrivée au bout du modèle productiviste. […] Les producteurs de fruits sont face à un mur : pas de trésorerie pour engager la campagne 2006, et aucune perspective pour les années suivantes. S’ils portent une part de responsabilité dans cette situation en ne s’étant peut-être pas adaptés suffisamment tôt aux évolutions rapides du marché, si le syndicalisme et donc la FNPF portent une autre part de responsabilité en ayant la plupart du temps traité prioritairement les problèmes conjoncturels, l’Etat ne peut se dégager de la part de responsabilité qui lui incombe. Il est coresponsable des choix d’accompagnement financier du secteur faits dans le passé et aussi responsable du handicap qu’il impose aux arboriculteurs au travers des réglementations sociales et fiscales”. Pour les producteurs de fruits, “il s’agit de savoir quel est le choix de l’Etat pour l’avenir” : conserver une production fruitière digne de ce nom ou y renoncer ?

Il faut bien reconnaître que dans sa réponse Dominique Bussereau est passé à côté de l’interpellation de la FNPF. Il a même été sifflé à plusieurs reprises, ce qu’il n’a pas du tout apprécié : “Ne sifflez pas messieurs, a-t-il rétorqué aux perturbateurs. Je veux bien me battre pour vous, mais à condition de ne pas me faire siffler.” Ambiance. En fait le ministre n’avait pas de nouvelles mesures précises à annoncer, si ce n’est dans le cadre de la lutte contre la sharka (un sujet hyper-sensible dans ce secteur de Roussillon, aux confins de la Drôme et de l’Isère, les deux départements les plus touchés par la maladie). Pour le reste, il a repris les grandes lignes du plan de soutien publié le 21 octobre. Et il a annoncé avoir reçu du Premier ministre, mission de bâtir une stratégie nationale de développement de la filière arboricole avant le 31 mars. Si l’annonce de ce grand chantier est reçue favorablement par les dirigeants de la FNPF, il manquait dans les propos du ministre des solutions immédiates. “On attendait au minimum un moratoire sur le paiement des charges et des dettes afin de donner un peu d’oxygène aux producteurs”, nous a confié Christian Pauleau à l’issue du congrès. Le président de la FNPF ne cachait pas sa déception. Les producteurs non plus. C’est sous les cris “Vous n’avez rien compris ; on va mourir monsieur le Ministre” que Dominique Bussereau a quitté la salle.

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