Congrès de Colmar : la FNPL veut se tourner vers l’avenir
Le congrès de Colmar ne restera probablement pas dans les annales comme un grand congrès, de ces congrès fondateurs où une étape a été franchie. Le congrès de la FNPL est un peu à l’image de la saison : ni vraiment bonne, mais pas franchement mauvaise. Et l’on avait quelques difficultés à décerner les préoccupations du moment. Bien entendu, les problèmes sont toujours là : distorsions de concurrences, charges sociales, coût de l’énergie, relations avec la distribution. Et c’est peut-être cette lassitude, celle de répéter sans cesse les mêmes choses sans avoir le sentiment d’être entendu qui a “donné” l’ambiance de congrès. Car ce n’est pas la visite de Dominique Bussereau qui aura permis de lever les doutes. Certes, le ministre a consacré presque une demi-journée aux producteurs de légumes : il a fait son discours, il a remis des médailles, il a déjeuné avec eux et il a visité longuement l’exposition Saveurs et Légumes d’automne, montrant ainsi une qualité d’écoute appréciée. Quant aux réponses concrètes aux préoccupations des producteurs, il faudra encore attendre. Bien entendu, sur l’énergie, l’essentiel des mesures avait été annoncé la semaine précédente par le Premier Ministre à Rennes. Et les producteurs de légumes, qui rêvaient d’une petite rallonge supplémentaire, sont restés sur leur faim. Le ministre a, en revanche, fait la promotion des mesures prises depuis dix mois par le gouvernement sur l’encadrement des relations commerciales. Et il s’est surtout préoccupé de l’avenir. Et l’avenir, c’est notamment la très prochaine loi d’orientation agricole qui pour le secteur des fruits et légumes notamment devrait permettre de procéder à un “rééquilibrage entre l’amont et l’aval”.
Se tourner résolument vers l’avenir
L’avenir, c’est aussi la réforme de l’OCM qui débutera en janvier 2006 pour s’achever, théoriquement, en octobre 2007. La France est à la recherche d’alliés pour peser sur les orientations et les décisions de la Commission. L’Espagne est déjà sur les mêmes positions et des contacts sérieux sont pris avec d’autres Etats-membres comme la Hongrie et l’Italie. Beaucoup de bonnes volontés donc et d’ambitions. Mais les moyens vont-ils suivre ?
Angélique Delahaye l’a rappelé : les producteurs sont échaudés par les gels de crédits et la baisse du budget de l’Oniflhor. Malgré tout, la FNPL a décidé de se tourner résolument vers l’avenir. C’est l’objet de l’ambitieux “plan de développement des entreprises de production légumières 2007-2013”. La période retenue coïncide avec le Plan de développement rural national que l’Etat est en train de préparer. Le projet de la FNPL se donne pour objectifs de relever trois défis : un défi économique pour développer le revenu des producteurs ; un défi social afin de maintenir l’emploi en milieu rural et péri-urbain et un défi environnemental pour gérer durablement les milieux et les ressources.