Royaume-Uni
Concurrence locale, baisse du pouvoir d’achat, la pomme française face à deux défis
La France demeure la première origine sur le marché anglais (27 % de l’approvisionnement), mais sa position est moins affirmée depuis quelques années.
Le séminaire sur la place de la pomme française dans la distribution britannique organisé par Ubifrance, la semaine dernière à Londres, a permis de jeter une lumière nouvelle sur ce qui demeure un marché important pour la production française. En effet, l’Hexagone représente toujours 27 % de l’approvisionnement. Cependant, la récente dégradation du pouvoir d’achat des ménages anglais et le renforcement de la mise en avant des fruits d’origine britannique sont deux défis de premier ordre.
Depuis quelques semaines, le Royaume-Uni connaît une flambée des prix qui a un impact fort sur les habitudes des consommateurs. En premier lieu, le hard discount enregistre une progression impressionnante : le cabinet TNS a montré que, sur les douze dernières semaines, Aldi avait gagné 20 points et Lidl, 12,4 laissant loin les quatre grands (Tesco, Asda, Sainsbury’s et Morrissons). De plus, une propension forte depuis trois- quatre ans, est la mise en avant systématique de l’origine britannique par les distributeurs. Certainement initiée à cause des crises alimentaires qui ont secoué le pays, elle est désormais incontournable. Cette tendance est d’autant plus forte qu’elle peut s’appuyer sur le retour progressif de la production locale. Depuis les années 2005-06, la forte chute enregistrée a été jugulée. Aujourd’hui, la pomme représente environ 60 % de la production de fruits du Royaume-Uni avec une spécialisation sur les variétés tardives, mise à part pour la variété Cox.
Autant dire que la conjonction de ces deux tendances ne facilite pas la mise en avant de l’origine française sur le linéaire britannique. Certains chiffres le montrent : les tonnages français progressent sur la période janvier-février-mars, mais, en revanche ils sont en perte de vitesse à l’automne (août, septembre, octobre). Parallèlement, sur cette période, on assiste à la progression de l’origine hémisphère Sud. Comme le souligne Nina Fox, de Sopexa Londres, la pomme hexagonale se positionne comme « le meilleur second choix mais pas comme l’ennemi de la production locale ». Techniquement, la promotion de la pomme française se met en retrait au lancement de l’offre anglaise pour revenir en janvier. De toute façon, comme certains opérateurs présents l’ont précisé, la campagne de Gala française l’an passé n’a pas dépassé trois semaines. Pourtant, certaines pistes peuvent être suivies. L’intérêt croissant du consommateur britannique pour le bilan carbone situe favorablement la France, pays proche. De même, la RHD reste un secteur à encore développer.