Concombre sous abri : « Réguler la charge en fruit pour une meilleure production »
Témoignage de Jean-Luc Delmas, conseiller au Ceta Durance Alpilles.
« Le concombre sous abri possède un appareil végétatif important et un système racinaire faible. Comme pour la tomate, surtout en culture hors-sol, la maîtrise de la charge en fruit permet de réguler et d’équilibrer entre l’appareil végétatif et la production de fruit. Les deux variétés de concombre les plus cultivées sont des variétés dites génératives, elles accrochent bien en fruit et se chargent trop facilement. Cela a pour conséquence une forte charge en fruit. Par la suite, la plante ne peut plus assurer correctement le grossissement de ses fruits, entraînant la coulure des fleurs suivantes. Le Ceta Durance Alpilles a réalisé dans le passé des essais pour démontrer que le concombre doit lui aussi avoir une régulation de sa charge en fruit comme pour la tomate. Il a été montré que la période la plus favorable à cette technique est la période estivale. L’été, la croissance du concombre est rapide avec une mise en fleur et donc en fruit rapide. La plante se charge très vite mais ne peut pas alimenter trop de fruits en peu de temps. De plus, à cette période, la plante souffre de la chaleur. Pour se défendre et survivre, elle préfère faire couler les fleurs suivantes. Le producteur doit intervenir pour réguler et limiter ces coulures. Dans la pratique habituelle (sans régulation), on laisse les premiers fruits dès la sixième feuille, puis on laisse une fleur donc un fruit à chaque feuille jusqu’au fil de fer. Avec la technique de régulation de la charge en fruit expérimentée, on enlève les deux fleurs qui suivent le cinquième fruit, puis on laisse les fleurs suivantes. Cela laisse à la plante la possibilité de se refaire une "santé", en reprenant un peu de vigueur. Cette technique ne se pratique que sur les fruits dits "de tige". L’essai a mis en évidence qu’avec cette technique, la production est plus régulière dans le temps et de meilleure qualité, avec un poids plus constant. »
Paru dans Treiz Maraîchage mars 2019