Union européenne
Concombre : les aides de Bruxelles ne compensent pas les pertes
La France s’est opposée à la décision d’accorder une aide de 210 millions d’euros aux producteurs européens. Et pour cause, on est loin de la compensation à “l’euro près”.
Légumes de France et l’AOPn Tomates et Concombres de France ont organisé, samedi 18 juin, une distribution gratuite de concombres sur le Champ de Mars à Paris (photo). Une opération similaire s’est déroulée le même jour à Perpignan, devant le Castillet. Ces opérations symboliques ont pour but de regagner la confiance du consommateur. Les producteurs sont également très préoccupés par le plan de soutien adopté en Comité de gestion le 14 juin (seules l’Espagne, la France, la Slovaquie et la Pologne ont voté contre). Il faut dire que l’on est très loin du remboursement à “l’euro près” promis par le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Bruxelles a décidé d’indemniser les retraits en concombre, tomates, poivrons, salades et courgettes réalisés entre le 26 mai et le 30 juin. Une enveloppe de 210 millions a été débloquée à cette fin. Le principe retenu par la Commission est d’indemniser les producteurs à hauteur de 50 % du prix européen moyen des trois dernières années, ce qui se traduit par une aide de 24 centimes par kilo pour le concombre. « Comme d’habitude, Bruxelles ne prend pas la mesure de l’ampleur des difficultés rencontrées par les producteurs », s’indignent les membres de l’AOPn. « On est loin du compte » ajoutent-ils. Lundi matin, l’AOPn estimait à environ 2 000 t les concombres retirés du marché, soit une aide de 480 000 euros, alors que les pertes pour la France s’élèvent à 10 M€ par semaine, pour les deux premières semaines de crise. Ces pertes seraient de plus de 200 M€ par semaine pour l’Espagne, de 75 M€ pour les Pays- Bas et de 30 M€ pour la Belgique. Aux Pays-Bas, l’organisation Productschap Tuinbouw (PT) estime que près de 30 000 t ont été retirées. Les légumes les plus touchés sont les concombres (13 000 t), les tomates (13 000 t) et les poivrons (700 t). Lundi matin, les frontières russes étaient toujours fermées. Pour lever son embargo, la Russie demande la mise en place de certificats sanitaires. Notons enfin qu’un comité consultatif tomates doit se réunir ce mardi 21 juin à Bruxelles. De nombreuses délégations, dont la française, espèrent pouvoir inscrire la crise E. Coli et ses conséquences à l’ordre du jour.
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