Industrie
Comment mieux connecter prix de contrat et prix de marché ?
L’année 2013 devrait permettre à McCain et aux représentants des 875 producteurs de discuter les bases de nouveaux contrats plus en lien avec les prix de marché.
Habitués à arbitrer chaque année entre marché libre et contrats, les industriels de la pomme de terre ont donné cette année priorité à la politique contractuelle. Tous ont fait leurs calculs : la pomme de terre risque d’être chère, et mieux vaut se couvrir pour éviter des ruptures d’approvisionnements ou le dérapage des coûts de matières premières. Le belge Clarebout, qui ne contractualisait que 40 % de ses approvisionnements, a augmenté ses contrats de 200 000 t. Pour la campagne 2013-2014, McCain va contractualiser en France l’équivalent de 9 400 ha avec le Gappi, soit 20 % de plus. L’industriel a d’ailleurs remis en avant ses contrats pluriannuels… tandis qu’il proposait des contrats annuels en hausse de 18 à 22 %, créant de fait de graves disparités entre producteurs. Jean Bernou, le patron de McCain Europe Continentale, s’est engagé à les gommer au maximum auprès de ceux « qui ont toujours accompagné l’industriel, les plus loyaux et fidèles ». Numéro un des produits surgelés à base de pommes de terre et l’un des deux fournisseurs de McDo avec LambWeston, McCain doit répondre aux besoins croissants du géant du burger mais pallier aussi aux volumes de tubercules restés dans les champs (150 ha pour McCain) et aux parcelles aux rendements beaucoup plus faibles (25 à 30 t/ha au lieu des 40 à 50 t/ha). Il manquait en effet cette année quelque 30 000 t à l’industriel. Mais la situation actuelle (forte proportion de contrats et prix de marché élevé) peut se retourner dès l’an prochain… où certains s’attendent à une forte baisse des contrats. Dans ces conditions comment mieux connecter les prix de contrat avec les prix de marché et durablement ? Ne faut-il pas indexer les contrats pluriannuels sur les coûts de production, qu’ils soient ceux de l’amont comme ceux de l’aval ? Ce sera la mission première du Gappi de l’après-2014 dans son nouveau schéma juridique qui doit se mettre en règle avec l’Autorité de la concurrence. Un Gappi qui pourrait très bien devenir cette organisation européenne des producteurs proposée en 2009 par Eric Delacour, président du Gappi, et reprise par Jean Bernou qui l’appelait de tous ses vœux le 7 février dernier.