Colloque EurepGap : l’harmonisation mondiale attendra
Près de 400 adhérents ont participé la semaine dernière au colloque international de EurepGap qui s’est tenu à Disneyland Resort, près de Paris. C’est en 1999 que l’association avait pour la dernière fois organisé une telle réunion dans la capitale française. Les observateurs auront une nouvelle fois remarqué que la distribution française était absente de ce rendez-vous, si ce n’est l’indication de Monoprix dans la liste des adhérents distributeurs dans le rapport annuel 2005 d’EurepGap. Dans les couloirs, on reconnaissait, à mi-voix, que les détaillants français semblent trouver plus d’intérêt à l’autre certification, IFS.
Couvrant aujourd’hui pratiquement l’ensemble des filières agroalimentaires, EurepGap a néanmoins une forte légitimité dans les fruits et légumes, où son modèle est très présent. Les trois jours de congrès ont donc été l’occasion de faire le point sur les démarches en cours à travers le monde : on notera ainsi celle du Kenya ou encore la participation fort remarquée de la délégation chinoise qui a exposé son système national. Un des principes de l’association est de “benchmarker” (comparaison entre les systèmes) afin de trouver un socle commun de directives au plus grand nombre de pays, sans pour autant renier les particularismes nationaux ni bien évidement la réglementation internationale : la somme des expériences présentée à Paris aura donné du grain à moudre aux participants.
Néanmoins, le grand défi pour l’association est aujourd’hui de voir une véritable harmonisation des réglementations. Cela ne semble pas pour tout de suite. Très bien exposé par Ronald Bown (Association des exportateurs de fruits chiliens), la situation se caractérise par des critères d’évaluation trop divers et un manque de reconnaissance entre les protocoles, ce qui entraîne d’importants coûts. Et ce n’est pas la situation américaine, où les niveaux de certification (régional, fédéral) demeurent légion, qui offrira un contre-exemple.
EurepGap demeure cependant résolu à se positionner comme cet “intégrateur” tant attendu. En tout cas commercialement, la certification ne sera pas sujette à concurrence entre les détaillants, comme l’a confirmé Nick Ball de Tesco. De la part du géant britannique de la distribution, cela avait quelque chose de rassurant.