Colère des agriculteurs : la Journée du pruneau d’Agen a eu lieu malgré les manifestations dans le Lot-et-Garonne
La traditionnelle journée annuelle du pruneau d’Agen, organisée à Villeneuve-sur-Lot, a rassemblé pruniculteurs et exposants, sur fond du mouvement de colère des agriculteurs. Le bilan de campagne 2023 est en demi-teinte, après deux années catastrophiques en raison du gel.
La traditionnelle journée annuelle du pruneau d’Agen, organisée à Villeneuve-sur-Lot, a rassemblé pruniculteurs et exposants, sur fond du mouvement de colère des agriculteurs. Le bilan de campagne 2023 est en demi-teinte, après deux années catastrophiques en raison du gel.
La 51e journée du pruneau d’Agen a bien eu lieu mercredi 24 janvier 2024, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), malgré le mouvement de colère des agriculteurs. La tenue de la journée était incertaine jusqu’au dernier moment du fait des manifestations. Un léger accrochage verbal a d’ailleurs eu lieu avant l’inauguration officielle, entre le président du bureau interprofessionnel du pruneau (BIP), Christophe de Hautefeuille, et le président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne Serge Bousquet-Cassagne, venu dénoncer la tenue de la journée alors que les agriculteurs de la Coordination Rurale se mobilisent dans tout le département pour faire entendre leurs revendications. Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes de l’accident survenu la veille lors des mobilisations des agriculteurs à Pamiers en Ariège. L’appel à se mobiliser a été réitéré par le président du BIP.
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Ce dernier a dressé un bilan de la campagne 2023 en demi-teinte. Après deux années catastrophiques en raison du gel, les volumes récoltés retrouvent un niveau normal avec 40 000 tonnes. Mais l’inquiétude se porte sur les calibres, moyens à faibles dans l’ensemble, qui font peser des doutes sur la commercialisation et risquent de tirer les prix vers le bas. Les pruniculteurs font face, comme une bonne partie du monde agricole, à des difficultés qui s’accumulent, comme pour le recrutement de plus en plus difficile de la main-d’œuvre pour les chantiers de taille ou encore les lourdeurs administratives qui s’empilent.
Une fin de non-recevoir face à la dégradation du Nutri-score
La disparition du régime des calamités agricoles est aussi un point noir, alors que beaucoup d’exploitants ne se sont pas assurés à cause d’un coût à l’hectare trop élevé. Et malgré la mobilisation de la filière contre la modification des règles de calcul du Nutri-score, qui dégrade la note du pruneau d’Agen de A à C, le président du BIP affirme avoir reçu une fin de non-recevoir de la part des pouvoirs publics. « Mais nous avons toujours relevés des défis et nous sommes toujours motivés pour cela », veut positiver le président du BIP, Christophe de Hautefeuille.
900 € par hectares d’aides découplées
Thierry Albertini, président de l’AOPn Comité économique du Pruneau, a annoncé que les aides découplées de la PAC devraient correspondre à environ 900 € par hectare. « Un montant plus faible que si les aides avaient été couplées », regrette-t-il. A ce stade, il ne devrait pas y avoir de révision à mi-parcours. Il a également partagé les inquiétudes de la filière quant à la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne, qui rebattrait sérieusement les cartes de la prochaines PAC. Enfin, le président a conclu sur les opportunités de communication qui attendent la filière en 2024, avec notamment le Tour de France qui doit faire étape à Villeneuve-sur-Lot et Agen.