Coefficient multiplicateur, un fossé s’installe
Le coefficient multiplicateur a été au centre de la réunion “Bilan raisin de table” organisée la semaine dernière par la FDSEA Vaucluse et la section régionale raisin de table. Le point sur ce “coeff” par Jean-Michel Ferrand, René Reynard et Daniel André.
Alors que le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, a renvoyé son application (pour la pomme) aux calendes grecques, le coefficient multiplicateur a été au centre de la réunion “Bilan raisin de table” organisée la semaine dernière par la FDSEA Vaucluse et la section régionale raisin de table. Marquant un peu plus le fossé qui s’est installé entre la base, qui croit fermement aux vertus du “coeff”, et le haut de la pyramide qui renâcle à sa mise en œuvre. Et il en va de même pour les responsables professionnels dont on ne sait plus vraiment qui est pour et qui est contre.
Ce qui a pour effet de mettre en colère Jean-Michel Ferrand, député de Vaucluse : “Je désespère de voir qu’après cinq ans de travail et autant d’explications de texte, les professionnels ne connaissent toujours pas “ma” loi. De plus, j’ai pu constater, cet été, l’hostilité de certains d’entre eux qui se sont opposés à sa mise en œuvre au nom d’intérêts privés […] Nous nous sommes heurtés à une opposition totale du haut en bas de l’échelle, de la part de gens qui craignaient de voir leurs habitudes changées ou un surcroît de travail. Mais je continue à travailler sur le coefficient afin de faciliter sa mise en œuvre.”
Jean-Michel Ferrand a déjà obtenu de participer aux réunions de travail et annonce que “la participation régulière de parlementaires est quasiment acquise”. Le député a également fait des propositions afin d’améliorer la réactivité du dispositif. Il suggère que le niveau de 25 % au-dessous de la moyenne des prix, soit ramené à 15 % et que le délai de trois jours soit supprimé pour un déclenchement immédiat du coefficient.
Modifications des indicateurs SNM à l’étude
Jean-Michel Ferrand souhaiterait également que soit pris en compte le poids des charges.
L’argument est repris par René Reynard qui évoque pour fixer les indicateurs de marché “un système calqué sur celui des indices à la construction qui font référence dans le secteur de l’immobilier”. Enfin, Jean-Michel Ferrand n’exclut pas de travailler sur la possibilité “d’un seul coefficient entre le producteur et le consommateur”.
Du côté du SNM, représenté par Daniel André, directeur adjoint du Service, des modifications sont également à l’étude. Les valeurs quotidiennes exprimées en euros pourraient rapidement être remplacées par des pourcentages ou des indices par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
“Il ne faut plus parler en euros/kilo, souligne Daniel André, et éviter de montrer des chiffres qui deviennent des références pour le marché. Les indicateurs de marché sont des outils pour évaluer la situation d’un produit sur un marché, et non pas des indices pour les opérateurs économiques.”
Une disposition qui devrait convenir à la FNPF qui a déjà demandé que ces indicateurs ne soient plus publiés.
Enfin, Daniel André, qui a été un peu chahuté, a précisé que, grâce à la mise en place de ce dispositif, le SNM a pu travailler sur les marges moyennes réalisées à chaque stade et que des propositions pour des coefficients moyens avaient déjà à ce jour été transmises au cabinet du ministre.