Sud-Est
Climat de suspicion entre producteurs et expéditeurs de melons provençaux
Une centaine de producteurs sont partis du Min de Châteaurenard en direction du péage d’Arles pour ensuite aller “visiter” deux stations et entrepôts.
Hier lundi, le marché du melon à Châteaurenard montrait un léger redressement et ce depuis le milieu de la semaine dernière. Mais les prix restent très bas, et selon de nombreux avis, le resteront jusqu’à la fin de saison pour le Sud-Est. Par ailleurs, souligne-t-on au SNM Avignon, « il faut rester très prudent quant à l’évolution du marché et attendre les volumes des autres régions de production. » La crise a atteint son paroxysme mardi dernier alors que le Charentais n’était plus coté. Une manifestation a réuni une centaine de producteurs. Partis du Min de Châteaurenard, les manifestants se sont rendus à la barrière de péage d’Arles. Attendus de pied ferme par les forces de police, les manifestants se sont arrangés pour visiter un camion, chargés de melons espagnols en pallox (21 t) et destinés à Ferrier SA à Senas, comme indiqué sur le bon de transport. Un renseignement qui devait agacer les producteurs déplorant qu’il était « inadmissible que des expéditeurs travaillent encore du melon espagnol, alors que le melon français ne se vend pas. » Les choses allaient prendre une autre tournure à Senas. Les manifestants ont pu visiter la station et consulter les bons de commandes. Au même moment, deux représentants de la société Green & Co (Châteaurenard) arrivaient avec un fax de la société expéditrice indiquant qu’il y avait « erreur de destinataire » et réclamant la marchandise répandue sur le sol. Une action jugée comme « une interdiction inacceptable de faire du commerce » selon les représentants de Green & Co. Pour sa part, Alain Ferrier a formellement démenti avoir passé cette commande. Au point d’engager une action judiciaire pour usurpation d’identité. Par la suite, les manifestants se sont rendus chez Vilhet à Cabannes, où ils ont visité deux entrepôts sans rien découvrir. La manifestation en est restée là, mais il en reste un climat de suspicion très pesant, sur tous les opérateurs la région.