États-Unis
Circuits courts et marchés de producteurs prennent de l’ampleur
Conséquence de la crise économique, les marchés de producteurs ont le vent en poupe outre-atlantique. Les Américains entendent aussi cultiver eux-mêmes leurs fruits et légumes.
On ne s’y attendait peut-être pas de la part de la nation qui a donné au monde le concept de supermarché. Et pourtant, il semble bien que le circuit court, les ventes directes et autres marchés de producteurs soient appelés à un futur brillant de l’autre côté de l’Atlantique.
L’une des tendances fortes est le nombre croissant de marchés de producteurs. Ainsi, les services du Ministère américain de l’agriculture en ont dénombré 4 685 l’an passé, ce qui représente une progression de 71% par rapport à 1998. La très grande majorité d’entre eux (92%) est dédiée aux fruits et légumes frais. Ce développement s’explique par la mise en œuvre de programmes fédéraux d’assistance alimentaire aux plus démunis qui visent explicitement l’achat de produits frais sur les marchés de producteurs. D’autre part, les Community Supported Agriculture (CSA), l’équivalent des AMAP en France, a aussi fortement progressé : elles étaient 2 700 en 2008 impliquant pus de 12 500 exploitations agricoles.
L’autre grande tendance enregistrée est le développement annoncé des jardins familiaux. Déjà, selon l’Association américaine de jardinage, le potager était présent dans 23% des foyers l’année passée et 75% des jardiniers cultivaient leurs propres légumes. Une récente étude prévoit que 43 millions de foyers américains ont l’intention de cultiver leurs fruits, légumes, baies et herbes fraîches cette année, soit une progression de 19% par rapport à 2008. Les principaux produits cultivés sont les tomates (89%), concombres (47%), poivrons (46%), les haricots (39%), les carottes (34%) mais aussi oignons, courges, piments, salades, pois. Les raisons qui les poussent sont essentiellement économiques : 34% reconnaissent que la récession actuelle les y a poussés. C’est la région du Nord-Est qui est la plus dynamique en matière de circuit court : la vente directe aux consommateurs y représente 3,9% de toutes les ventes agricoles alors que la moyenne nationale ne dépasse pas à 0,4%.