Nouveaux métiers
Cindy Torres, spécialiste en vision artificielle

L'imagerie devient un outil quasi indispensable de certaines tâches du semencier qui gagne en précision, en rapidité et fiabilité. Toutes les entreprises ne se dotent pas d'un service spécifique. Certaines mutualisent les travaux de recherche et développement inhérentes à ces activités.
Cindy Torres entre chez Vilmorin en 2007 comme chargée de mission pour un projet de recherche lié à la vision artificielle et en vue d'obtenir son doctorat. Son diplôme en poche, la doctorante est définitivement embauchée par le semencier depuis 2010 dans le service de traitement de l'image et du signal. Elle est secondée par son collègue Ali Boudjedra. L'objectif est de faciliter le travail du sélectionneur, des expérimentateurs ou encore du conditionneur de semences, de dépasser les qualités de l'œil humain pour plus de précision, de fiabilité et de rapidité des tâches. La caméra figure comme le principal matériel utilisé, l'outil pouvant être plus ou moins sophistiqué (caméra multispectrale, à capteurs de couleurs différentes, de l'UV à l'infrarouge en passant par toute la gamme visible).
Cindy travaille par projet, soit pour Vilmorin, soit pour la maison mère Limagrain. Les demandes sont très variées mais procèdent toujours de la même façon : contact avec les opérateurs, explication des tâches, évaluation des besoins, déter-
mination des critères qui seront soumis à la caméra, tests en laboratoire pour le choix du matériel et des prises de vues, développement des programmes de traitement d'images puis leur adaptation sur le terrain et enfin mis en place de l'automatisation si nécessaire. Ainsi, le contrôle qualité des semences de laitue va être désormais examiné en routine par la caméra. « Non seulement la caméra “sait compter”, mais elle est capable de calculer des surfaces et de peser, se félicite la chercheuse. Le contrôleur a ainsi une meilleure appréciation de l'homogénéité du lot. » La caméra est installée aussi à l'usine de conditionnement pour prédire les différents calibres des semences, gagner en précision et augmenter la rapidité du triage. Enfin, la machine est entrée chez le sélectionneur. Pour améliorer les variétés de haricots pour la conserve, de très nombreuses mesures, fastidieuses, étaient effectuées sur les lignées comme le calibre des gousses. « Avec la caméra, la courbure peut être appréciée maintenant quantitativement, puisqu'auparavant, elle était analysée uniquement selon une échelle qualitative. » Cette nouvelle façon de travailler ouvre ainsi le champ des possibles. « Petit à petit les équipes découvrent les possibilités de la machine et osent aujourd'hui faire des demandes plus sophistiquées ! »