Grande-Bretagne
Chronique d’une année “exceptionnelle” pour la pomme de terre britannique
Une période de précipitations rarement rencontrée, succédant à une phase de sécheresse tout aussi inaccoutumée, a bouleversé la dernière campagne.
Il est l’heure des comptes pour la filière pommes de terre outre-Manche qui a dû faire face à une campagne 2012 particulièrement calamiteuse, ce qui se traduit par une « année exceptionnelle » (on appréciera la retenue toute britannique) dans le récent rapport rendu par le Potato Council, l’interprofession anglaise. Arrêtée à décembre, la production s’est établie à 4,64 Mt, soit une baisse de 24 % par rapport à la saison précédente et une récolte la plus basse enregistrée depuis la sécheresse de 1976. Cette baisse comprend un recul des plantations de 5 % à 121 800 ha et un rendement lui aussi en chute de 20 % (38,1 t/ha). Les producteurs ont, il est vrai, dû faire face à une période de temps sec de dix-huit mois juste avant les plantations, tout particulièrement dans l’Est du pays. Cependant, à partir d’avril, les conditions météorologiques se sont renversées apportant un climat humide (précipitations supérieures de 182 % à la moyenne) et particulièrement froid, affectant les plantations et le développement des tubercules. Le retard enregistré dans la campagne a renforcé les stocks de pommes de terre de 2011-2012. L’été fut particulièrement pluvieux, décimant les rendements (25,7 t/ha en juillet contre 34,9). De plus, cette météo a repoussé la récolte céréalière, interrompant l’activité des producteurs en polyculture. Pour couronner le tout, jusqu’à 350 cas de rouille ont été enregistrés à la fin août. Les prix ont réussi à se maintenir, le manque de produit aidant : selon le Potato Council, au 28 juillet, la tonne de pommes de terre se négociait à 309,16 £ (366,56 €) contre 159,97 £ (189,67 €) en juillet 2011. Cependant, à la même époque, seulement 123 474 t avaient été récoltées (contre 290 399 t en juillet 2011). L’autre seul sujet de réconfort pour les producteurs britanniques aura été finalement de voir que leurs confrères sur le continent auront aussi connu une saison difficile. La baisse estimée par le Groupement des producteurs de pommes de terre de l’Europe du Nord-Ouest (NEPG) s’établit à 17 % par rapport à la saison précédente.