Chou-fleur : l’expérience pilote débute en novembre
“Il n’y a plus de mécanisme de gestion de crises” : les légumiers bretons et les autres n’ont eu de cesse de marteler cette revendication. Lors de la crise du chou-fleur début 2004, Hervé Gaymard s’était engagé à mettre en place un nouveau système. La France a obtenu de Franz Fischler et des services de la Commission la mise en place d’une expérience pilote visant à assurer une gestion plus efficace du marché en période de surproduction. Le projet avait été annoncé au mois de juin. Il a été adopté mardi dernier par le comité de gestion fruits et légumes.
Le mécanisme reste assez compliqué : lorsque le marché sera en dessous de 80 % d’un cours pivot sur le marché du frais, les organisations de producteurs pourront livrer, dans la limite de 15 % des volumes commercialisés, une partie de la production vers l’industrie de la transformation. L’OP recevra alors une aide de 50 euros par tonne. Les quantités globales éligibles à ce soutien sont fixées à 50 000 tonnes pour l’ensemble de l’Union européenne. La Commission analysera chaque trimestre la situation et consolidera les volumes pour éviter tout dérapage.
Des contrats trimestriels avec l’industrie
Le cours pivot sera établi, pour chaque bassin de production, par les Etats membres. Il s’appuiera sur la moyenne des 5 dernières années, après avoir enlevé la meilleure et la moins bonne. Enfin, pour bénéficier de ce mécanisme, les OP devront passer des contrats, trimestriels, avec l’industrie.
L’expérience doit démarer le 1er novembre prochain. Elle est d’abord installée pour un an. Mais pourrait être reconduite, et même étendue à d’autres productions si elle s’avère positive.
Le projet a eu du mal à passer : plusieurs Etats membres ont fait part de leurs réserves, voire de leur opposition à un système qui selon eux, pourrait venir perturber la filière des légumes transformés. Lors de la discussion en comité de gestion, 11 pays Ont voté contre : l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Suède, la Finlande, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie et la Grèce. sur 25 ont voté contre. En fait, le projet n’est passé qu’avec le soutien des 10 nouveaux Etats membres. Les 11 adversaires du projet appartenants tous à l’Europe des 15.