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Melon - De l’Espagne... au Poitou
Chez Rouge Gorge, c’est du 100 % Charentais jaune

Le melonnier commercialise 30 000 t de melons, du 15 avril à la mi-octobre grâce à son développement hors de Taizé et une gestion très familiale depuis cinquante ans.

Pour Rouge Gorge, la stratégie de l’entreprise a toujours reposé sur la production de melons de qualité. En 1963, le producteur de Taizé (Deux-Sèvres) a été le premier avec Soldive à commercialiser des melons cueillis à maturité. « Mon grand-père Julien, aujourd’hui âgé de 91 ans, a fait un tabac avec ces melons », raconte Christophe Couteleau, responsable commercial et marketing. A l’époque, la récolte commençait le 10 août. Dix ans plus tard, la date de la première cueillette est avancée au 10 juillet et répond ainsi à la demande de la clientèle. Plastique, variétés adaptées, matériels aménagés, tous ces facteurs ont contribué à avancer les dates de récolte. Désormais, à Taizé, les premiers melons se cueillent vers le 1er juillet et les derniers en octobre. Encore aujourd’hui, Rouge Gorge développe de nouvelles techniques, non pour améliorer la précocité mais pour optimiser les coûts de production et réduire les impacts environnementaux. Ainsi, l’emploi du GPS permet de diviser par deux les apports d’engrais. En parallèle, une production de pommes (19 000 t en 2012), supervisée par Bernard Couteleau, père de Christophe, a été développée pour mieux répartir les risques et maintenir le personnel compétent sur l’exploitation.

Béziers, Malaga et Kénitra
Rouge Gorge franchit une nouvelle étape quand Bernard décide en 1972 de produire du melon près d’Agen. Histoire d’arriver plus tôt sur les étals. Mais le climat permet seulement de récolter les fruits en moyenne huit jours avant Taizé. Le choix de Béziers, avec l’acquisition d’une ferme en 1981 dirigée par Marc Léonard, l’oncle de Christophe, est le bon. Il permet à Rouge Gorge d’offrir des melons dès la première semaine de juin. Avec la location de terres, jusqu’à 550 ha de melons ont été implantés pour Rouge Gorge dans cette région. En 1990, le Taizéen s’installe à Malaga en Espagne. Grâce au microclimat, les récoltes dès le 15-20 avril sont possibles. Patrice Couteleau, l’oncle de Christophe, supervise la production durant deux mois. Mais le développement de l’immobilier dans ce secteur très touristique vient contrer le projet. « L’implantation se fait désormais à plus haute altitude, regrette Christophe Couteleau. Les premiers melons n’arrivent pas sur le marché avant le 5 mai. » Changement de braquet. Rouge Gorge se résout en 2005 à produire du melon à Kénitra au Nord-Ouest du Maroc en réduisant légèrement sa production espagnole, permettant ainsi à l’entreprise d’obtenir du melon vers le 15 avril. « Nous ne sommes pas allés au Maroc pour être plus précoces. La saisonnalité a ses limites. Le melon ne s’apprécie surtout lorsqu’il fait chaud. »
L’an passé, à Taizé, les melons les plus précoces sont arrivés le 14 juillet, année très tardive. A l’extrême, en 2011, dès le 20 juin, la récolte avait déjà commencé. Encore cette année, avec les conditions difficiles d’implantation dans le Sud-Ouest, l’entreprise ne devrait pas échapper aux chevauchements de production entre les différentes régions.

Les limites exigées par la qualité
Le développement du melon oblige le producteur à s’adapter aux conditions pédoclimatiques et sociales de chaque bassin. A Taizé (22 000 t chaque année), les premières implantations s’effectuent sous plastique et sous chenille. Durant la campagne, 1 500 saisonniers secondent les 90 employés permanents. A Béziers, en raison des inondations fréquentes, la culture sur butte est privilégiée. En moyenne, 5 000 t y sont récoltées. Il en est de même à Malaga. Quant au Maroc, Rouge Gorge n’a pas reconduit les 50 ha, pour des raisons de logistique. « Nous n’avons jamais voulu nous écarter de notre objectif qui est de vendre du melon de qualité, cueilli à maturité, explique-t-il. Nos choix se sont toujours portés vers du Charentais jaune même à Kénitra. Or le transport vers la France prend trois jours minimum. Les risques de pertes s’amplifient d’autant plus que les jours d’achat se concentrent de plus en plus sur le mardi, mercredi et jeudi. Arrêterons-nous la production marocaine ? La décision n’a pas encore été prise. »

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